Est de la RDC : «l'une des pires crises humanitaires au monde», selon l'ONU

Est de la RDC : «l'une des pires crises humanitaires au monde», selon l'ONU© Hugh Kinsella Cunningham Source: Gettyimages.ru
Une déplacée congolaise avec ses deux enfants, à Goma.
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La situation humanitaire, qui se détériore en République démocratique du Congo, a fait réagir plusieurs organisations onusiennes et non-gouvernementales qui font état de violations des droits de l'homme et de violences, sur fond de reprise de l’offensive des rebelles du M23 dans l’est du pays.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a alerté contre la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) qui a causé un important mouvement de déplacement à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le HCR a d’ailleurs qualifié la situation «de l'une des pires crises humanitaires au monde».

L’organisation onusienne dénonce le fait que «les violences sexuelles et les violations des droits humains se poursuivent, tout comme le pillage et la destruction des habitations civiles et des commerces» à proximité des lignes de front. La même source a fait état de 60 viols par jour durant les deux premières semaines de février avec un total de près de 900 cas de viols reportés aux organisations humanitaires. Le HCR a par ailleurs alerté sur les risques causés par les munitions non explosées pour les enfants et les agriculteurs dans les zones des combats.

Goma : la détresse d’une population entre affrontements meurtriers, déplacements forcés et crise humanitaire aggravée

La capitale du Nord-Kivu, Goma, est le théâtre de violences permanentes et souvent meurtrières depuis qu’elle est tombée aux mains des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, à la fin du mois de janvier dernier. L'ONU s'est dite «gravement préoccupée» dans la journée du lundi dernier, pour le sort «d’au moins» 130 malades et blessés, enlevés par des combattants du M23 dans les hôpitaux CBCA Ndosho et Heal Africa à Goma, dans l’est de la RDC. La porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, avait affirmé que des patients avaient été enlevés au milieu de la nuit «sous prétexte qu’ils étaient des soldats de l’armée de la RDC ou des membres de la milice progouvernementale wazalendo».

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) fait état 700 000 déplacés à Goma, dans une situation très instable. L’organisation a alerté : «l’avancée du M23 dans le Sud-Kivu crée un vide sécuritaire dangereux, forçant les personnes déplacées à fuir une fois de plus alors que leurs camps sont détruits. Des exécutions sommaires et des cas de violences sexuelles et sexistes sont signalés». Selon l’OCHA, près de 2,7 millions de personnes sont menacées par l’insécurité alimentaire à l’est de la RDC, une situation aggravée par les pillages des entrepôts humanitaires, compromettant gravement la réponse humanitaire.

Une réponse humanitaire qui tente de se mobiliser

Afin de faire face à la situation en RDC, l’OCHA a fait savoir que «2,54 milliards de dollars sont requis pour apporter une assistance vitale à 11 millions de personnes», pour cette année seulement en RDC. Pour sa part, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF), alerte contre le risque d'aggravation des crises sanitaire et alimentaire, alors que ces déplacés tentent de se réinstaller dans des villages où tout est à reconstruire.

De son côté, le Coordonnateur humanitaire en RDC, Bruno Lemarquis, a appelé la communauté internationale, par voie de communiqué, à se mobiliser pour un corridor humanitaire afin d'apporter une assistance humanitaire d'urgence aux déplacés et aux populations de Goma.

En ce qui concerne le gouvernement congolais, la présidence du pays a annoncé, dans la journée du 4 mars, une aide humanitaire de 44 tonnes fournies par l'Union européenne (UE) aux victimes de la guerre dans l’est de la RDC.

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