Conflit en RDC : Tshisekedi appelle à l'unité nationale face à l'offensive du M23
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Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a appelé le 22 février à l'unité nationale alors que les rebelles du Mouvement 23 Mars (M23) ont engrangé des succès face aux forces gouvernementales dans l'est du pays.
Face à la progression continue du M23, qui contrôle désormais plusieurs localités stratégiques dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le président congolais Félix Tshisekedi a lancé un appel à l'unité nationale.
Lors d'une réunion le 22 février avec des députés, des sénateurs et des responsables politiques de sa plateforme, il a annoncé la création prochaine d'un gouvernement d'unité nationale afin de renforcer la lutte contre les rebelles du M23. Dans cette optique, il a également dévoilé un «plan d'urgence» pour les provinces orientales, qui prévoit, aussi, une hausse des effectifs militaires et une coopération accrue avec la Monusco, la mission onusienne.
Félix Tshisekedi s’est montré ferme quant à son refus de dialoguer avec le M23, évoquant une réforme de l’armée avec la promesse de bâtir «une armée professionnelle et suffisamment prise en charge» pour faire face aux défis sécuritaires et aux «trahisons internes».
Exprimant son mécontentement face à l'inaction de certains membres de son camp politique concernant la gestion de la crise sécuritaire dans l'est du pays, il a appelé à faire preuve de plus de détermination et à prendre ses responsabilités pour soutenir les efforts visant à résoudre cette crise.
«Notre quasi-silence… Je n’ai pas vu beaucoup de monde monter au créneau pour appeler notre jeunesse à s’enrôler et défendre la patrie. Je suis désolé», a déclaré Félix Tshisekedi, selon des propos rapportés par le site Actualité.
Alors que la RDC insiste sur la nécessité d'une unité nationale et d'un renforcement de la réponse militaire face à l'avancée du M23, ce dernier a réagi en publiant un communiqué sur X réaffirmant sa volonté de poursuivre les consultations avec le gouvernement congolais afin de parvenir à une cessation des hostilités.
Dans le communiqué, l’Alliance Fleuve Congo/M23 déplore que «les forces gouvernementales persistent dans l’option militaire, lançant des attaques terrestres et aériennes sur tous les fronts».
Face à cette escalade, l’AFC/M23 prévient qu’elle «se réserve le droit de se défendre et d’assurer la protection des populations civiles, victimes de violences récurrentes orchestrées par les forces gouvernementales».
COMMUNIQUÉ OFFICIEL DE L'ALLIANCE FLEUVE CONGO DU 22/02/2025
— Lawrence KANYUKA (@LawrenceKanyuka) February 22, 2025
L’AFC/M23 poursuit ses consultations avec les forces sociales et politiques qui partagent sa vision d’un nouveau paradigme de gouvernance pour la RDC. pic.twitter.com/Tm1QmaAorR
Et attendant l’ouverture de pourparlers, l’Alliance Fleuve Congo déclare poursuivre «ses consultations avec des forces sociales et politiques qui partagent sa vision d’un nouveau paradigme de gouvernance» pour la RDC.
Condamnations internationales
La communauté internationale a exprimé sa préoccupation face à l'escalade du conflit. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 21 février une résolution exigeant le retrait «sans délai» des troupes rwandaises de la RDC, alors que la Russie a appelé à un règlement politique du conflit, condamnant les actions du M23 et insistant sur la nécessité de négociations entre la RDC et le Rwanda.
Lors d'un discours prononcé le 19 février pendant la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, le représentant permanent de la Fédération de Russie à l'ONU, Vassili Nebenzia, a condamné les actions du groupe M23 en République démocratique du Congo et appelé à «un arrêt immédiat» des hostilités et «au retrait des combattants» des localités et des territoires conquis.
De son côté, le Royaume-Uni a annoncé son intention de réévaluer son soutien au Rwanda, en réponse à son implication présumée dans les hostilités en RDC.
Dans un post publié par la présidence de la RDC sur la plateforme X, rapportant l'entretien entre Félix Tshisekedi et le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, David Lammy, ce dernier a réaffirmé la position ferme de Londres, n'excluant pas la possibilité d'imposer des sanctions contre le Rwanda.