G20 : Ramaphosa pointe du doigt les divergences entre les grandes puissances
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À l’occasion de son discours inaugurant la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, le 20 février, le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a souligné le manque de consensus au sein du G20 sur la manière de répondre aux défis mondiaux.
Pour la première fois depuis sa création en 1999 en marge du G7, le continent africain va accueillir le sommet des dirigeants du G20, en Afrique du Sud. Cyril Ramaphosa s’est adressé à ses invités en insistant sur la nécessité d’entendre les voix africaines sur les questions mondiales cruciales. «C’est une excellente occasion de promouvoir une plus grande collaboration entre les nations africaines et le reste du monde», a-t-il déclaré.
Le président sud-africain a mis en garde quant à la fragilité de la coexistence mondiale menacée par les tensions géopolitiques, la montée de l’intolérance, les conflits et les guerres, le changement climatique, les pandémies ainsi que l’insécurité énergétique et alimentaire.
Un «manque de consensus», jusqu'au sein du G20
Face à cette situation, Cyril Ramaphosa a souligné le «manque de consensus» parmi les grandes puissances, «y compris au sein du G20», pour répondre aux éléments qui menacent la coexistence mondiale. «L'extrême pauvreté et les inégalités croissantes au sein des nations et entre elles pèsent lourdement sur la conscience du monde».
Cyril Ramaphosa n’a pas manqué de rappeler l’attachement de son pays à tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs du développement durable fixés pour 2030, «c’est pourquoi l’Afrique du Sud a placé la solidarité, l’égalité et la durabilité au cœur de sa présidence du G20».
À cette occasion, le président du 30e sommet des G20 a rappelé que l’Afrique du Sud saluait l’accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas tout en le considérant comme une première étape vers la fin de la grave crise humanitaire dont souffrent les Gazaouis.
«Ce cessez-le-feu doit jeter les bases d’une paix juste et durable, conforme aux résolutions de l’ONU, au droit international et aux paramètres convenus au niveau international», a déclaré le président de l’Afrique du Sud.
Quatre priorités identifiées pour le sommet du G20 par l’Afrique du Sud
Cyril Ramaphosa a conclu son discours par la présentation de quatre priorités pour ce sommet visant à promouvoir une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive.
1- Prendre des mesures pour renforcer la résilience et la réponse aux catastrophes.
2- Garantir la viabilité de la dette des pays à faible revenu.
3- Mobiliser des financements pour une transition énergétique juste.
4- Exploiter les minéraux essentiels pour une croissance inclusive et un développement durable.
Une représentation américaine réduite
Un membre clé du G20, les États-Unis d’Amérique, n’a pas envoyé de ministre pour cette réunion des ministres des Affaires étrangères. Un choix qui s’inscrit dans un contexte de tensions entre les deux pays.
Le mois dernier, le président américain Donald Trump a accusé l’Afrique du Sud de traiter «très mal» certaines personnes dans le pays en signant dans la foulée un décret gelant toute aide ou assistance au pays. De son côté, l’Afrique du Sud a dénoncé une campagne de désinformation et de propagande.