Le Niger accuse la France de se servir de «chevaux de Troie» pour déstabiliser le pays

Le Niger accuse la France de se servir de «chevaux de Troie» pour déstabiliser le pays© RS
Le ministre de l’Intérieur du Niger, Mohamed Toumba (photo d’archives)
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La France n'a pas résolu les problèmes de sécurité au Niger dans le passé et se sert désormais de «chevaux de Troie» pour déstabiliser le pays, pointe le ministre nigérien de l’Intérieur.

La France s’allie avec des pays voisins et se sert de «chevaux de Troie» pour déstabiliser le Niger, a affirmé le ministre nigérien de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, lors d’un entretien à la télévision nationale le 25 janvier, appelant à «redoubler de vigilance» pour «contenir la situation».

Auparavant, le Niger était «dans une situation de sous-traitance sécuritaire» avec la France et cette coopération «a fini par créer la désolation», a regretté Mohamed Toumba, soutenant que la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays était l’une des motivations du coup d’État du 26 juillet 2023.

La France a soutenu que «nos armées ne peuvent pas résoudre le problème» du terrorisme, ce qui a justifié le déploiement des forces françaises pour lutter contre le prétendu djihadisme, a expliqué le ministre. Toutefois, la France n'a pas résolu les problèmes de sécurité au Niger et ses actions n’ont fait qu’empirer la situation, a-t-il déploré.

Selon Toumba, les Français «se permettaient tout» et usaient de «subterfuges» pour ne pas réagir aux menaces sécuritaires. «Nous l’avons très mal vécu», a-t-il affirmé.

Défis sécuritaires

Au Niger, le chef de l’État, Abdourahamane Tiani, a régulièrement accusé la France de comploter contre son pays, en provoquant «une situation de chaos», que l'on ne peut comprendre, selon ses mots, que «lorsqu’on la vit au quotidien au Niger».

Le dirigeant nigérien a évoqué à plusieurs reprises la présence de «bases militaires françaises» et «d’agents du renseignement français» opérant dans des pays voisins de la Cédéao, mobilisés pour «déstabiliser» son pays et les nations du Sahel.

Afin de faire face à l'insécurité et aux défis posés par le terrorisme, Niamey s'est allié à Ouagadougou et Bamako en actant le 6 juillet 2024 la création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), dans la continuité d'un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023.

Les trois États sahéliens avaient annoncé, le 28 janvier dernier, leur retrait de la Cédéao, une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, justifiant cette décision par l’ingérence de puissances étrangères et la non-assistance de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme.

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