Ramaphosa : le G20 est prêt à faire face à la politique «America First» de Trump
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré le 3 décembre que le G20, dont Pretoria va assurer la présidence jusqu'en décembre 2025, disposait de «suffisamment d'amortisseurs» pour continuer à fonctionner en cas de mise en retrait des États-Unis sous la présidence Trump.
«Le G20 dispose de suffisamment d'amortisseurs pour fonctionner efficacement si Donald Trump adopte une politique "America First" au détriment de la coopération internationale après son entrée en fonction en tant que président des États-Unis», a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa ce 3 décembre lors du lancement officiel de la présidence sud-africaine du G20, au Cap.
Pretoria a officiellement pris la présidence tournante du groupe réunissant les 20 premières économies du monde, succédant au Brésil après le sommet de novembre à Rio de Janeiro. Les États-Unis devraient assumer cette présidence à partir de décembre 2025.
Lors de son discours, le président Ramaphosa a réaffirmé son engagement à promouvoir les priorités de développement de l’Afrique et du Sud global, en mettant l’accent sur la lutte contre les impacts du changement climatique. Toutefois, le président élu des États-Unis, Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, est connu pour son opposition à la coopération internationale sur les enjeux climatiques.
Interrogé sur la préparation du G20 face à une éventuelle approche «America First» de Trump lors de son second mandat, Ramaphosa a déclaré au micro d’Associated Press : «je pense qu’il y aura suffisamment d’amortisseurs pour permettre au G20 de continuer à fonctionner».
Tarifs douaniers : Trump entend défendre l'hégémonie du dollar
Le vainqueur des présidentielle aux États-Unis a promis d’utiliser les tarifs douaniers pour réduire les déficits commerciaux américains, contraindre les industriels à rapatrier leur production et atteindre divers objectifs géopolitiques.
Trump a notamment menacé d’imposer des tarifs douaniers de 100% sur les produits en provenance des pays membres des BRICS, dont est membre l'Afrique du Sud, s’ils créaient une monnaie commune ou soutenaient une devise existante en concurrence avec le dollar américain.
Initialement composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, le groupe BRICS a été élargi en janvier pour inclure l’Égypte, l’Iran, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis. Selon Moscou, environ 30 autres nations auraient exprimé leur intérêt à rejoindre ce groupe.
Les dirigeants du bloc économique, dont le président russe Vladimir Poutine et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, ont exprimé leur souhait de la création d'une monnaie commune aux BRICS afin de commercer entre eux sans avoir à passer par le dollar.
«Nous défendons les intérêts des peuples du monde»
Cependant, mi-octobre, le président Poutine a déclaré qu’il était prématuré de discuter d’une monnaie commune en raison du besoin de développement et d’intégration supplémentaires des économies des États membres. À la suite des menaces de Trump, l’Afrique du Sud a démenti tout projet de création d’une nouvelle monnaie par les BRICS.
Le chef d'État sud-africain a affirmé que son gouvernement chercherait à obtenir un consensus suffisant sur les décisions à prendre par le G20. «Nous défendons les intérêts des peuples du monde», a-t-il déclaré, selon AP.
Ramaphosa a également annoncé avoir invité Trump à effectuer une visite d’État en Afrique du Sud et à participer au sommet du G20 qui se tiendra fin 2025 dans la nation la plus développée d’Afrique, alors que les États-Unis assumeront la présidence du forum intergouvernemental. «Si le temps le permet… le président Trump et moi-même pourrions jouer au golf et discuter des affaires mondiales», a ajouté le président sud-africain.