Guerre au Proche-Orient : des Maghrébins protestent en solidarité avec les Libanais et les Gazaouis
Des dizaines de Tunisiens se sont réunis le 24 septembre sur l'avenue Habib-Bourguiba, au cœur de Tunis, pour exprimer leur solidarité envers le Liban, frappé par des bombardements israéliens depuis deux jours. À Rabat, des Marocains ont également manifesté devant le Parlement, pour dénoncer le conflit à Gaza et les frappes israéliennes au Liban.
Solidaires avec la «résistance libanaise», des dizaines de Tunisiens se sont rassemblés durant la soirée du 24 septembre devant le Théâtre municipal de Tunis pour dénoncer l'offensive israélienne au Liban.
«Ce mouvement de protestation vise à faire entendre la voix des Tunisiens qui soutiennent les efforts de la résistance libanaise,» a affirmé Slaheddine Masri, membre du Réseau tunisien pour la lutte contre la normalisation, dans une déclaration à l'agence turque Anadolu.
Depuis le matin du 23 septembre, l'armée israélienne mène une offensive qualifiée de «plus violente et étendue» contre le Liban, marquant une escalade majeure depuis le début des affrontements avec le Hezbollah il y a environ un an. Selon le ministère libanais de la Santé, cette offensive a fait au moins 558 victimes, dont 50 enfants et 94 femmes, ainsi que 1 835 blessés au cours de la seule journée du 23 septembre.
L'appel à la mobilisation de ce réseau s'inscrit dans un contexte de solidarité avec le Liban et la Palestine, où les récents événements ont suscité une vive indignation à travers le Maghreb.
Slaheddine Masri affirme qu'Israël se trouve aujourd'hui dans une «position défensive», les tirs du Hezbollah contre l'État hébreu ayant poussé des dizaines de milliers d'habitants à fuir le nord d'Israël. Il soutient également que, malgré les tentatives du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour réinstaller ces déplacés, la «résistance libanaise» a clairement annoncé qu'aucun retour ne serait possible tant que les agressions contre la bande de Gaza perdureraient.
Une allusion claire aux propos d'Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah qui, s'adressant aux dirigeants israéliens, avait lancé lors d'un discours le 19 septembre : «Vous ne pourrez pas ramener les habitants dans le nord.»
Indignation marocaine
Toujours au Maghreb, des dizaines de Marocains ont manifesté le 24 septembre devant le siège du Parlement à Rabat pour dénoncer tant la guerre en cours à Gaza entre l'armée israélienne et le Hamas que la campagne de bombardements menée par Tsahal au Liban.
Les participants à ce rassemblement, organisé par la Front marocain de soutien à la Palestine (ONG), ont condamné «le soutien massif que les pays occidentaux apportent à Israël». Ils ont également dénoncé «l'incapacité de la communauté internationale à mettre un terme aux crimes de Tel-Aviv».
Parmi les slogans scandés par les manifestants, on pouvait entendre, toujours selon Anadolu : «Nous n'oublierons pas, la Palestine est dans nos cœurs», «Salutation populaire à la résistance libanaise» ou encore «Les sionistes dehors, le Maroc est une terre libre». Les participants ont également brandi des pancartes appelant à l’abrogation de la normalisation et à l'annulation de tout accord avec Israël.
Depuis le 8 octobre 2023, la tension est à son paroxysme le long de la Ligne bleue – une ligne tracée en juin 2000 par l'ONU après le retrait israélien du Liban –, où les factions libanaises et palestiniennes, dont le Hezbollah, s’engagent dans des échanges de tirs quotidiens avec l’armée israélienne.