Le Cameroun envoie 1 070 casques bleus en Centrafrique
© Minusca
Le Cameroun envoie plus d'un millier de casques bleus en mission de stabilisation en Centrafrique, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). Le ministre de la Défense a appelé les militaires à éviter les «abus de toute sorte» pendant leur mission.
Le Cameroun déploie en République centrafricaine 1 070 militaires pour poursuivre la mission de stabilisation dans le cadre la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique), a annoncé le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, lors d’une cérémonie de prise d’armes organisée le 18 septembre à Motcheboum, dans l’est du pays.
Ce contingent de casques bleus, précise le Journal du Cameroun, est constitué de 750 éléments d’infanterie et de 320 autres provenant des unités de police, qui ont bénéficié d’une formation de trois mois de l’École nationale de formation aux opérations de maintien de la paix de Motcheboum.
Depuis 2013, la Centrafrique est le théâtre d'une guerre civile consécutive au renversement du président François Bozizé par une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka. En avril 2014, l’ONU a créé la Minusca, une opération de maintien de la paix dans ce pays, après avoir instauré un embargo sur les armes, levé le 30 juillet dernier par le Conseil de sécurité.
Éviter les «abus de toute sorte»
Lors de la cérémonie de coup d’envoi de la mission, le ministre camerounais a appelé les militaires et policiers en route pour la République centrafricaine à éviter les «écarts de comportement», l’«indiscipline» et les «abus de toute sorte». «Les auteurs de tels écarts s’exposent aux sanctions», a prévenu Joseph Beti Assomo.
En 2023, l'ONU avait rapatrié la totalité des 60 membres d'une unité militaire tanzanienne de sa mission en Centrafrique (Minusca) après des allégations d'exploitation et d'abus sexuels visant 11 d'entre eux. En 2021, l'ONU avait ordonné le retrait des quelque 450 casques bleus gabonais en Centrafrique après des accusations d'exploitation et d'abus sexuels sur lesquels le gouvernement de Libreville avait ouvert une enquête.
Depuis 2015, l'ONU indique avoir enregistré 254 accusations d'abus ou d'exploitation sexuelle visant des membres de la Minusca en Centrafrique, et a identifié 659 victimes.
La Minusca est déployée en République centrafricaine depuis avril 2014. En 2023, la mission comptait 17 885 casques bleus, entre militaires et policiers en uniforme, personnel civil et volontaires de l’ONU. Depuis le début de la mission, 147 casques bleus ont perdu la vie en Centrafrique, d’après un dernier décompte de la Minusca datant de février de 2023.
