Présidentielle en Tunisie : le candidat Ayachi Zammel condamné à 20 mois de prison
Un tribunal tunisien a condamné Ayachi Zammel, candidat à l'élection présidentielle du 6 octobre prochain, à 20 mois de prison pour falsification de parrainages, dans une affaire traitée aussi par plusieurs autres tribunaux du pays. Sa condamnation «n’affecte pas sa participation au processus électoral», a précisé l’autorité électorale.
En Tunisie, un tribunal de la ville de Jendouba, dans le nord-ouest du pays, a condamné le 18 septembre Ayachi Zammel, candidat à l'élection présidentielle du 6 octobre, à un an et huit mois de prison, a indiqué son avocat Abdessatar Messaoudi aux médias locaux. Arrêté le 2 septembre, Ayachi Zammel est poursuivi par plusieurs autres tribunaux du pays pour des soupçons de falsification de parrainages.
«Les condamnations prononcées contre le candidat Ayachi Zammel n'affectent pas sa participation au processus électoral», a indiqué ce 19 septembre un porte-parole de l’autorité électorale ISIE, cité par l’agence de presse d’État TAP. «Le processus électoral et le processus judiciaire sont distincts», a expliqué l’ISIE, précisant que les condamnations avaient été prononcées après la publication de la liste finale des candidats.
Réagissant à cette première condamnation dans un communiqué publié par son équipe de campagne, Ayachi Zammel a annoncé son «boycott» des prochaines sessions d'audiences judiciaires, dénonçant ce qu'il qualifie de «harcèlement systématique» et de «procès politiques». Le candidat à la présidentielle a qualifié cette affaire de «fabriquée», visant à l'empêcher de mener sa campagne électorale.
«Le verdict d’aujourd’hui est politiquement motivé, injuste et vise à nuire à ses chances dans la course à la présidentielle», a déclaré de son côté l’avocat Abdessattar Massoudi.
Une affaire traitée par plusieurs tribunaux
Ayachi Zammel, un des trois candidats avec Zouhair Maghzaoui et le président sortant Kaïs Saïed, devait comparaître ce 19 septembre devant le tribunal de la ville de Manouba (au nord-ouest de Tunis) pour les mêmes soupçons de falsification de parrainages, en plus des quatre autres dossiers traités par un autre tribunal de Tunis alors que celui de Kairouan, au centre du pays, avait délivré le 18 septembre deux nouveaux mandats de dépôt à son encontre.
En détention depuis le début du mois, Ayachi Zammel fait ainsi face à de nombreuses affaires en lien avec des parrainages présumés falsifiés, réparties sur plusieurs tribunaux du pays. Le candidat avait comparu le 29 août devant un tribunal à Tunis, dans le cadre de la même affaire. Le 16 août, les autorités tunisiennes avaient entamé des enquêtes relatives aux plaintes déposées par plusieurs citoyens, affirmant n'avoir pas apporté leur parrainage à Ayachi Zammel.
La liste finale et définitive des candidats a été annoncée le 2 septembre par l’instance électorale. Mis à part le chef de l’État sortant Kaïs Saïed, désigné déjà comme le grand favori à sa réélection, les deux autres candidats figurant sur la liste officielle sont Zouhair Maghzaoui, un ancien député de la gauche panarabe, et Ayachi Zammel, un homme d'affaires, chef du parti libéral Azimoun.
La campagne avait officiellement commencé le 14 septembre et doit s’achever le 4 octobre. Le scrutin du 6 octobre prochain sera la douzième élection présidentielle organisée en Tunisie depuis son indépendance en 1956.