Tunisie : le candidat à la présidentielle Ayachi Zammel placé sous mandat de dépôt
Arrêté le 2 septembre, Ayachi Zammel, candidat à la présidentielle en Tunisie, a fait l’objet d’un mandat de dépôt délivré ce 4 septembre par la justice tunisienne. Il est poursuivi pour des soupçons de falsification de parrainages.
Le parquet du tribunal de première instance de Manouba dans la capitale Tunis a délivré, ce 4 septembre, un mandat de dépôt à l'encontre du candidat à la présidentielle tunisienne Ayachi Zammel, le renvoyant devant la chambre correctionnelle, en état d'arrestation, rapportent des médias locaux.
Soupçonné de falsification de parrainages dans le cadre de l'élection présidentielle du 6 octobre prochain, le candidat Ayachi Zammel, arrêté le 2 septembre, reste ainsi en détention. Une audience a été fixée pour le 5 septembre par le même tribunal.
Ayachi Zammel, un des trois candidats avec Zouhair Maghzaoui et le président sortant Kaïs Saïed, avait comparu le 29 août devant un autre tribunal à Tunis, dans le cadre de la même affaire.
Le 16 août, les autorités tunisiennes avaient entamé des enquêtes relatives aux plaintes déposées par plusieurs citoyens, affirmant n'avoir pas apporté leur parrainage à Ayachi Zammel.
L'ISIE porte plainte contre un candidat recalé
Dans un contexte connexe, l’instance électorale ISIE a annoncé ce 4 septembre avoir porté plainte contre l’un des candidats recalés pour l'élection présidentielle, sans le nommer.
L'instance a précisé, dans un communiqué cité par l’agence de presse TAP, qu'elle avait transmis le dossier du candidat au parquet pour «escroquerie, faux témoignage et dissimulation volontaire d'une des causes d'inéligibilité prévues par la loi en vertu des articles 291 du code pénal et 158 de la loi électorale».
Selon ISIE, le candidat «a déclaré faussement sur l'honneur et a dissimulé sa nationalité étrangère, ce qui constitue un obstacle constitutionnel et légal à sa candidature aux élections présidentielles».
Bras de fer judiciaires
Le 2 septembre, l'autorité électorale avait annoncé ne retenir que trois candidats à la présidentielle du 6 octobre, dont le chef de l'État sortant Kaïs Saïed, excluant trois autres prétendants ayant été réadmis la semaine passée par le Tribunal administratif.
«La liste annoncée le 10 août est définitive et non sujette à un quelconque recours», avait alors annoncé le patron de l’ISIE Farouk Bouasker, lors d'une déclaration retransmise à la télévision nationale.
Pour justifier l'exclusion des trois candidats, il avait fait savoir que le Tribunal administratif n'avait pas communiqué à l'autorité électorale officiellement ses décisions «dans le délai de 48 heures comme le prévoit la loi».
Liste définitive des candidats
Fin août, le Tribunal administratif réuni en appel avait accepté les recours de trois candidats, considérés comme de sérieux prétendants à l'investiture suprême : Abdellatif Mekki, un ex-dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha, Mondher Zenaïdi, ancien ministre sous l’ère du président déchu Ben Ali, Imed Daïmi, ancien chef de cabinet de l’ex-président provisoire Moncef Marzouki.
La liste finale et définitive des candidats a été annoncée le 2 septembre par l’instance électorale. Mis à part le chef de l’État sortant Kaïs Saïed, désigné déjà comme le grand favori à sa réélection, les deux autres candidats figurant sur la liste officielle sont Zouhair Maghzaoui, un ancien député de la gauche panarabe, et Ayachi Zammel, un homme d'affaires, chef du parti libéral Azimoun.
La campagne électorale doit officiellement commencer le 14 septembre pour s’achever le 4 octobre. Le scrutin du 6 octobre prochain sera la douzième élection présidentielle organisée en Tunisie depuis son indépendance en 1956.