La République centrafricaine célèbre son indépendance et promet d’en finir avec la guerre civile
Ce 13 août, la République centrafricaine célèbre le 64e anniversaire de son accession à l’indépendance, marquant la fin de la colonisation française en 1960. Dans une allocution à la nation, le président du pays Faustin-Archange Touadéra a appelé les Centrafricains à l’unité, dans un contexte de guerre civile.
Le 13 août 1960, la République centrafricaine obtient son indépendance de la France, rejoignant ainsi la vague de décolonisation qui a marqué le continent africain au milieu du XXe siècle. Cet événement, célébré comme un moment de fierté nationale, est marqué chaque année par des commémorations solennelles, notamment dans la capitale Bangui et d’autres régions du pays.
Le 12 août, le président Faustin-Archange Touadéra a prononcé un discours à la nation, où il a notamment appelé les Centrafricains à «l’unité» et au principe de «Zo Kwe Zo» («Toute personne est une personne», devise nationale en Centrafrique), prôné par le président-fondateur, Barthélemy Boganda.
«Ensemble, main dans la main, nous pouvons réaliser le rêve de nos ancêtres et l’espoir suscité par l’indépendance», a notamment affirmé le chef de l’État cité notamment par NewsaBangui et Radio Centrafrique, rendant hommage à «la longue conquête de la liberté et de l’autodétermination».
«La colonisation, vous le savez, fut l’une des manifestations virulentes d’une injustice patente, une œuvre de déshumanisation de nos ancêtres, un des crimes les plus graves contre l’humanité», a martelé le président Touadéra, saluant au passage la «résilience» du peuple centrafricain qui vit encore aujourd’hui «dans une période aussi grave».
«Guerre civile d’une rare cruauté»
Faustin-Archange Touadéra a rappelé, dans ce sens, que la Centrafrique célébrait son indépendance encore cette année «dans un contexte de guerre civile d’une rare cruauté». Il s’est félicité, dans ce cadre, de la levée de l’embargo sur les armes par le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant avoir engagé le gouvernement à «redoubler d’efforts» pour renforcer les forces de défense et de sécurité.
Le 31 juillet dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies avait voté en effet à l’unanimité la levée de l’embargo territorial instauré depuis 2013 après le début de la guerre civile en Centrafrique, consécutive au renversement du président François Bozizé par une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka.
Félicitations et soutien de la Russie
À l’occasion de cette fête nationale, Alexander Ivanov, chef de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI), a adressé les félicitations de la Fédération de Russie au peuple et aux autorités de la Centrafrique. «Le 13 août 1960 restera à jamais l'une des dates les plus importantes de l'histoire du pays», a-t-il notamment déclaré, saluant le chemin parcouru par les Centrafricains vers une véritable souveraineté qui se poursuit encore aujourd’hui.
Le responsable a réitéré par ailleurs le soutien de la Russie à la Centrafrique pour faire face aux défis militaires et sécuritaires dans un contexte de guerre civile. «La Russie continuera à soutenir la RCA dans sa quête d'un développement durable au profit de son peuple ami», a-t-il notamment affirmé.
Passé colonial et accès à l’indépendance
Dès 1884, la Belgique et la France, deux puissances coloniales, se partagent le territoire de part et d’autre du fleuve Oubangui. En 1905, l'Oubangui-Chari devient une colonie française. En 1910, elle est intégrée à l'Afrique-Équatoriale française (AEF).
La République centrafricaine est proclamée le 1er décembre 1958 et accède à l’indépendance le 13 août 1960.
David Dacko devient le premier président du pays après l’indépendance, mais le président-fondateur, Barthélemy Boganda (1958-1959), qui meurt cependant en pleine campagne électorale, dans un accident d'avion, le 29 mars 1959, demeure aussi une figure emblématique pour les Centrafricains.