«Remédier à l'injustice historique» : l’Afrique plaide pour son droit à deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU

«Remédier à l'injustice historique» : l’Afrique plaide pour son droit à deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU
Le représentant de la Sierra Leone, Michael Imran Kanu (image d'illustration).
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Lors d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU ce 12 août, le continent africain a réclamé deux sièges permanents avec droit de veto, en plus de deux autres sièges non-permanents, pour réparer l’injustice historique faite à l’Afrique.

A l’initiative de la Sierra Leone, qui préside ses travaux ce mois-ci, le Conseil de sécurité de l’ONU a organisé ce 12 août dans l’enceinte de son siège à New York un débat public sur le renforcement du rôle et de la représentation des Etats africains au sein de la plus haute instance politique de l’ONU, au cours duquel une cinquantaine de représentants ont pris la parole.

«Remédier à l’injustice historique» faite à l’Afrique, a résumé lors de son allocution inaugurale de la séance le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, en expliquant que cela passait par l’élargissement de la participation et du leadership africains dans toute l’architecture de paix et de sécurité mondiale.

«L’Afrique réclame deux sièges de membres permanents avec droit de veto et deux sièges additionnels non permanents pour toute nouvelle configuration du Conseil de sécurité», a plaidé le Représentant permanent de la Sierra Leone Michael Imran Kanu qui a présidé les travaux de cette séance publique. A noter que le continent africain est représenté, selon la configuration actuelle, par seulement trois membres non-permanents.

«A la naissance des Nations unies en 1945, nos Etats étaient encore sous domination coloniale. Aujourd’hui l’Afrique compte le plus grand nombre d’adhérents aux Nations unies avec 54 Etats membres», a notamment exposé M. Kanu, dont les arguments ont été repris et renforcés dans les allocutions du représentant du Mozambique mais aussi celui de l’Algérie, à savoir les deux pays qui avec la Sierra Leone occupent actuellement le mandat de membres non-permanents.

A l’unisson, les trois représentants africains ont particulièrement mis l’accent sur l’injustice historique faite à l’Afrique, en invoquant le passé colonial qui a débuté dès le XVIe siècle et s’est concrétisé à travers la fameuse conférence de Berlin en 1884. «L’Afrique, qui compte une part importante des nations du monde et le deuxième continent le plus peuplé, est dépourvue de représentation permanente au Conseil de sécurité», plaident les trois pays africains.

La Chine intervient en faveur de l’Afrique

D’autres pays non africains ont appuyé, par ailleurs, la revendication de l’Afrique à l'attribution de sièges supplémentaires. C'est notamment le cas du Japon, dont le représentant s’est montré pragmatique en déplorant le retard dans la concrétisation de cette revendication «déjà débattue à plusieurs reprises», tout en appelant à des «négociations intergouvernementales» à même d’aboutir à des «résultats concrets».

Plus virulent dans son allocution, le représentant de la Chine a fustigé l’injustice historique faite à l’Afrique qui selon lui «constitue un affront», tout en pointant explicitement du doigt les pays occidentaux qui, d’après ses mots, «ont imposé leur joug colonial pendant des décennies en pillant les ressources et en généralisant la traite des êtres humains» dans ce continent.

«Les Occidentaux doivent changer de cap et arrêter de faire basculer ces pays dans la pauvreté et dans les guerres, dont les causes profondes sont provoquées par l’Occident», a insisté l’ambassadeur chinois, arguant que la montée en puissance des pays du Sud global permettait aujourd’hui de donner à l’Afrique tout le respect qu’elle mérite et de construire un monde multipolaire.

La Russie plaide pour un ordre mondial plus juste 

Un «monde multipolaire» : c’est d’ailleurs sur cette même idée que le représentant russe a bâti toute son argumentation en faveur de l’élargissement de la représentation africaine au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.

Tout en appuyant les arguments exposés avant lui dans les allocutions des trois pays africains et de la Chine, l’ambassadeur russe a plaidé pour «un ordre mondial plus juste» afin de remédier à l’injustice historique à l’encontre de l’Afrique qui, d’après ses mots «ne correspond ni au nombre, ni au rôle joué par ces nations africaines».

Pays «opportunistes»

La Russie a toutefois mis en garde contre les velléités «opportunistes» de certains pays qui, «en faisant mine d’appuyer les revendications africaines à obtenir deux sièges permanents, œuvrent en même temps à introduire d’autres pays du bloc de l’Otan au sein du Conseil». Le représentant russe a appelé, dans ce cadre, les pays africains à rester «vigilants» pour que certains pays «ne profitent pas de leurs revendications légitimes pour augmenter sensiblement le nombre de sièges, ou pour manipuler l’accès au droit de veto».  

Avant l’allocution de l’ambassadeur de Russie, l’ambassadeur des Etats-Unis avait exprimé en effet «son appui» à la revendication africaine à un siège permanent, mais aussi, ajoute-t-elle de celle de l’Amérique latine et de la zone des Caraïbes ainsi que les aspirations d’autres régions du monde «non représentées».

La France de son côté s’est dite «favorable» aux aspirations africaines qu’elle «soutient de longue date», tout en appelant à «encadrer» le droit de veto pour parvenir à un «pacte vers l’avenir», selon les expressions de l’ambassadeur de France. Laconique, le Royaume-Uni s’est contenté pour sa part dans une très courte allocution de souligner que le «débat autour de l’élargissement du Conseil de sécurité» était «important».

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