Le «baiser d'Erevan» : l'Arménie entend rompre ses liens économiques avec Moscou pour des raisons politiques, selon le renseignement russe
Le renseignement extérieur russe accuse l'Arménie de vouloir cesser d'importer du blé russe, au profit de l'Ukraine. Il pointe du doigt le coût exorbitant du blé ukrainien et la difficulté de l'UE à financer cette différence, ironisant sur le fait que Bruxelles devra payer pour ce «baiser de Judas». Nikol Pachinian dément cette affirmation.
L'Arménie souhaite, pour des raisons politiques, renoncer au blé russe, a annoncé le Service de renseignement extérieur (SVR) russe le 12 novembre. Un communiqué publié sur le site du service indique que les autorités arméniennes « souhaitent prendre leurs distances » avec Moscou après avoir importé du blé russe pendant de nombreuses années. Selon le SVR, cette décision motivée par des raisons politiques vise à affaiblir les liens économiques avec Moscou et à soutenir Kiev.
Cependant, le SVR a pointé du doight un « hic » : le blé ukrainien coûte plus du double. Dans ce contexte, Bruxelles a été sollicitée pour compenser la différence de prix du blé ukrainien, mais la faisabilité de cette mesure est remise en question. Selon le communiqué, les pays de l'Union européenne, dans leur « volonté d'abattre la Russie », se sont retrouvés au bord du « gouffre socio-économique », et « leurs budgets sont vides ».
Le « baiser d'Erevan »
Le SVR note également que l'UE pourrait payer le blé ukrainien avec les actifs russes gelés, mais Bruxelles ne le permet pas, craignant les conséquences juridiques et la perte de confiance et de réputation. « L'Union européenne se dit qu'elle aimerait bien payer pour en finir avec cette histoire, à l'image d'une histoire célèbre du Nouveau Testament. Mais il faudra payer Erevan de manière permanente. Voici donc le prix du baiser d'Erevan », conclut le communiqué, faisant référence au baiser de Judas qui a trahi Jésus.
Peu après l'annonce du Service de renseignement extérieur russe, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré aux journalistes que l'Arménie n'avait pas l'intention de renoncer au blé russe au profit du blé ukrainien. Selon lui, cela ne peut pas arriver.
En août dernier, le président russe Vladimir Poutine a rencontré son homologue arménien en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghaï. Nikol Pachinian avait alors souligné le partenariat et le dialogue actif entre Moscou et Erevan, soulignant que les peuples russe et arménien étaient « frères ».
