Forum atomique mondial : Poutine rejette le «colonialisme technologique» et défend la souveraineté nucléaire

Lors du Forum atomique mondial, Vladimir Poutine a affirmé que la Russie aide ses partenaires à bâtir leur propre secteur nucléaire souverain, en proposant formation et assistance sans créer de dépendance. Il a souligné le rôle clé de Moscou dans la chaîne technologique nucléaire.

Vladimir Poutine a participé à la réunion du Forum atomique mondial. Dans son discours, le président russe a souligné l’importance du dialogue dans un contexte où de plus en plus de pays et d’entreprises considèrent l’énergie nucléaire mondiale comme une « ressource énergétique essentielle » pour le développement à long terme.

La Russie dénonce le colonialisme technologique : « Nous ne rendons pas nos partenaires dépendants des solutions techniques russes, mais au contraire, nous les aidons à créer leur propre secteur nucléaire national souverain, notamment en formant leur personnel et en créant des centres de compétences », a-t-il indiqué.

Selon le président russe, Moscou implique activement les entreprises locales, fournit une assistance dans l’exploitation des unités, assure la fourniture de combustible nucléaire et la gestion des déchets. La Russie respecte « rigoureusement » ses engagements contractuels, « quelle que soit la conjoncture politique », a-t-il ajouté.

Les réacteurs russes, les plus demandés

La Russie soutient le développement et l’utilisation de la technologie nucléaire à des fins pacifiques et la considère comme la base d’une large coopération internationale, a déclaré Poutine. « Nous pouvons dire avec fierté que seule la Russie dispose aujourd’hui des compétences nécessaires dans toute la chaîne technologique de l’énergie nucléaire », a-t-il noté, ajoutant : « Grâce à leur sécurité et à leur résistance aux influences extérieures, les centrales nucléaires construites selon la conception russe sont les plus demandées au monde. »

Le président russe a souligné que la priorité absolue pour la Russie est « d’assurer la sécurité nucléaire et la protection physique des installations et des équipements nucléaires ». « Il est indispensable de continuer à renforcer les exigences en matière de sécurité et de sûreté à chaque étape du cycle nucléaire, y compris l’extraction de l’uranium, l’exploitation des réacteurs, le traitement du combustible nucléaire usé et des déchets radioactifs », a-t-il indiqué. Toutefois, selon lui, il est également nécessaire de maintenir un équilibre clair entre le développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et le renforcement du régime de non-prolifération nucléaire.

Vers un cycle fermé d’ici 2030

Poutine a annoncé qu’à partir de 2030, la Russie prévoit de lancer le premier système nucléaire au monde à cycle de combustible fermé. Grâce à ce mécanisme, presque tout le volume du combustible usé sera réutilisé à plusieurs reprises dans les réacteurs. « Un tel mécanisme permettra, dans la perspective, de régler complètement la question de l’accumulation des déchets radioactifs et, ce qui est extrêmement important, de répondre au problème de la disponibilité de l’uranium. »

Le Forum mondial sur l’énergie nucléaire se tient à Moscou, du 25 au 28 septembre, en marge de la Semaine mondiale de l’énergie nucléaire. L’événement est consacré à l’industrie nucléaire et aux secteurs connexes, à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de l’industrie nucléaire russe.

Outre Vladimir Poutine, la réunion a été suivie par le président de Rosatom, Alexeï Likhatchev, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, le président par intérim du Myanmar Min Aung Hlaing, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Étaient également présents des représentants de l’Iran, de l’Ouzbékistan, de l’Égypte, du Niger et plusieurs spécialistes. Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a également pris part à la rencontre.