Poutine : «La Russie risque de perdre sa souveraineté si elle importe tout avec les revenus du pétrole et du gaz»

Le président Vladimir Poutine a souligné que la Russie risquait de perdre sa compétitivité et son indépendance si elle cessait de produire elle-même, notamment dans le secteur automobile, et se contentait d’acheter à l’étranger avec les revenus du pétrole et du gaz, au moment même où ces ressources sont visées par des restrictions occidentales.
La Russie doit impérativement produire elle-même, sinon elle perdra non seulement sa compétitivité, mais aussi sa souveraineté. C’est le message central de Vladimir Poutine dans une série d’interviews accordées à la chaîne Rossiya 1.
Dans cet échange avec le journaliste Pavel Zaroubine, filmé à l’usine AvtoVAZ, le président russe a rappelé les débats internes des années 1990, lorsqu’il était encore Premier ministre. À cette époque, plusieurs membres du gouvernement proposaient de renoncer totalement à l’industrie automobile nationale en Russie et de miser uniquement sur les importations. Vladimir Poutine s’était alors opposé fermement à cette logique de dépendance. « Ils disaient que nous étions irrémédiablement en retard, qu’il valait mieux acheter à l’étranger. Mais moi, je n’ai pas accepté. Nous avons lancé notre propre production, étape par étape », a-t-il affirmé.
Produire pour préserver la souveraineté
Pour le président russe, la question va bien au-delà de l’automobile. Il s’agit d’un choix stratégique pour l’avenir du pays. « Si nous achetons tout avec le pétrole et le gaz, alors que certains essaient de nous couper de nos revenus générés de ces ressources, nous perdrons notre compétitivité, et après cela, notre souveraineté », a-t-il déclaré.
Vladimir Poutine insiste sur la nécessité d’une indépendance technologique. Pour lui, « certains produisent, d’autres consomment. Nous devons faire partie des premiers », a-t-il martelé. L’industrie automobile, qui a survécu au départ des partenaires étrangers en 2022, est désormais un symbole de cette résilience économique. « C’est l’un des signes de la vitalité de notre économie », a-t-il déclaré.
Un secteur stratégique soutenu par l’État
Il a néanmoins précisé qu’il ne s’agissait pas de « tirer par les oreilles » le secteur, mais de le soutenir intelligemment. « La production russe a déjà atteint un bon niveau de maturité. Il n’y a rien de mal à monter soi-même dans une voiture nationale. C’est même une bonne chose : c’est soutenir notre industrie », a-t-il déclaré.
Le président russe a également salué les efforts d’AvtoVAZ, qui, selon lui, a permis de prévenir un effondrement industriel. Aujourd’hui, le constructeur peut compter sur 1 500 sous-traitants et a su réorganiser sa production malgré les sanctions occidentales et la pression économique. « Nos ingénieurs sont talentueux et travailleurs. Il faut les appuyer, pas les ignorer », a-t-il assuré.
Vladimir Poutine affirme que le soutien à l’industrie automobile est un devoir de l’État russe. « C’est notre obligation », a-t-il déclaré, soulignant que la souveraineté de la Russie passait par sa capacité à produire elle-même, au lieu de dépendre du marché mondial et des revenus des matières premières.