Le représentant spécial du président russe dénonce les nouvelles sanctions européennes contre le Fonds russe d’investissements directs

Kirill Dmitriev, a réagi aux propos d’Ursula von der Leyen, qui a annoncé un nouveau train de sanctions contre la Russie et visant notamment le Fonds russe d’investissements directs. Il y voit une tentative de l’Union européenne de bloquer la modernisation économique de la Russie et d’empêcher tout rapprochement avec les pays occidentaux.
Le directeur général du Fonds russe d’investissements directs et représentant spécial du président russe, Kirill Dmitriev, a vivement réagi à l’annonce d’un nouveau paquet de sanctions européennes contre la Russie, qui visent également l’institution qu'il dirige. Il a déclaré que « la présidente de la Commission européenne reconnaît que le RDIF est une institution clé pour la modernisation de l’économie russe ». Selon lui, les propos d’Ursula von der Leyen confirment que « l’UE veut la poursuite du conflit en Ukraine » et qu’elle est « profondément mécontente des efforts du RDIF pour rapprocher la Russie et les États-Unis ».
Kirill Dmitriev voit dans cette décision une tentative d’étouffer toute initiative de paix impliquant la Russie, ainsi qu’une volonté claire de couper les ponts économiques entre Moscou et l’Europe. Il affirme que la Commission européenne « s’oppose activement aux projets communs entre entreprises européennes et russes, que le RDIF soutient depuis des années ».
Un 18e paquet de sanctions dirigé contre le développement russe
Ce 10 juin, Ursula von der Leyen a présenté un 18e paquet de sanctions contre la Russie. Il comprend des restrictions contre le RDIF, ses filiales et projets, ainsi que des mesures économiques élargies. « Nous allons fortement limiter un canal essentiel de financement des projets de modernisation de l’économie russe », a-t-elle déclaré.
En plus du RDIF, ce nouveau volet de sanctions prévoit une baisse du plafond du prix du pétrole russe de 60 à 45 dollars par baril, l’ajout de 77 navires de la flotte « fantôme » à la liste noire, et l’exclusion de 22 banques russes supplémentaires du système SWIFT. L’UE prévoit également d’étendre les interdictions aux institutions financières de pays tiers coopérant avec la Russie.
Un sabotage des liens économiques avec l’Europe
Pour Kirill Dmitriev, cette offensive n’est pas seulement dirigée contre un fonds souverain, mais contre tout rapprochement entre la Russie et le monde économique occidental. Il affirme que « les mesures contre le RDIF sabotent délibérément les efforts de coopération internationale de la Russie ». Il rappelle aussi que le RDIF joue un rôle crucial dans la création de projets innovants avec des partenaires étrangers. Depuis 2022, l’Union européenne interdit aux entreprises européennes de participer à des projets financés par le Fonds, et ces nouvelles mesures ne font qu’aggraver cette rupture.
La Russie, de son côté, souligne que les sanctions occidentales n’ont pas atteint leurs objectifs initiaux. Le président Vladimir Poutine a récemment déclaré que la Russie a été capable de s’adapter depuis 2022, et que la coopération internationale se poursuit avec de nombreux pays non alignés sur les politiques occidentales.