Haïti : les États-Unis «ne peuvent pas ou ne veulent pas interrompre le flux» d'armes illégales, estime Nebenzia
Les États-Unis ne veulent pas ou ne peuvent pas endiguer le flux d'armes illégales vers Haïti. Washington ne partage pas non plus d'informations avec le comité des sanctions du Conseil de sécurité sur ses efforts dans ce sens, a déclaré le 22 janvier l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia.
Le 22 janvier à New-York, le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, a pointé du doigt la responsabilité des États-Unis dans le «flux sans fin d'armes» qui inonde Haïti «en dépits de l'embargo» sur ces dernières.
«Nous comprenons tous que la solution à ce problème est entre les mains d'un seul État, qui ne veut pas ou ne peut pas interrompre les flux illégaux qui alimentent les groupes criminels opérant dans le pays», a déclaré le diplomate russe lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU,
En outre, Nebenzia a déclaré que Washington ne fournissait aucune information aux experts du comité des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet de ses efforts de lutte contre les livraisons d'armes à ce pays des Caraïbes.
«Cependant, dans le contexte de la manipulation de longue date de la situation en Haïti par Washington, qui utilise des sanctions unilatérales et des technologies d'ingénierie politique, nous ne sommes pas surpris », a ajouté l'ambassadeur.
Plus de 700 000 déplacés depuis 2001, selon l'OIM
En avril 2024, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré sur sa chaîne Telegram que la situation en Haïti est «l'exemple le plus évident de ce qui se passera si vous permettez aux États-Unis d’interférer dans la vie de votre pays». «Que les élites au pouvoir qui croient que le parapluie américain est la voie du salut s'en souviennent», avait ajouté la diplomate.
Cette dernière avait également souligné que «tous les plans américains pour rétablir l'ordre dans le pays ont déjà échoué». «Le chaos règne en Haïti. En fait, l'État n'existe plus, il ne subsiste que dans les documents et les passeports», avait-elle déclaré.
Depuis plusieurs années, Haïti est en proie à une crise multidimensionnelle. L'influence des bandes criminelles, lourdement armées, s'étend à la majorité du territoire. L'anarchie règne également dans la capitale, malgré le déploiement de centaines de policiers kenyans. Les violences ont provoqué le déplacement de plus de 700 000 personnes depuis 2001, dont la moitié sont des enfants, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).