Haïti : l'ONU fait état de 184 morts ce week-end
Selon le Haut Commisaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, 184 personnes ont été tuées ce week-end, en Haïti, et plus de 5 000 personnes depuis un an. Les groupes criminels contrôlent une grande partie du territoire et les compagnies aériennes suppriment les liaisons avec le pays.
«Le week-end dernier, au moins 184 personnes ont été tuées dans des violences orchestrées par le chef d'un puissant gang dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince», a déclaré Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, ce 9 décembre lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la Journée des droits de l'Homme.
La tragédie s'est déroulée dans le quartier défavorisé de Cité-Soleil, dont le principal groupe est le gang Vivre Ensemble dirigé par Monel Felix. C'est lui qui est à l'origine du massacre. Selon The New York Times, qui cite le Réseau national de défense des droits de l'homme, un groupe de défense des droits civils basé dans la capitale, son fils est tombé malade, à la suite de quoi le chef de gang a accusé les personnes âgées de Cité Soleil et les pratiquants du culte vaudou. «Il a décidé de punir cruellement toutes les personnes âgées et les pratiquants vaudous qui, dans son imagination, seraient capables d'envoyer un mauvais sort à son fils», a expliqué l'organisation dans un communiqué. La source citée par le quotidien américain indique également que les victimes étaient âgées de plus de 60 ans.
Selon le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, avec cette tradégie, «plus de 5 000 personnes ont été tuées en Haïti depuis un an».
Haïti connaît une crise sociopolitique. L'influence de groupes criminels bien armés s'est accrue, avec des extorsions, des enlèvements contre rançon et le contrôle de zones entières du pays, notamment des terminaux de carburant. L'anarchie continue de régner dans la capitale, malgré le déploiement de centaines de policiers kényans pour rétablir l'ordre public. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), les violences ont entraîné le déplacement de plus de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants.
Dans ce chaos criminel, les compagnies aériennes internationales ont pratiquement cessé de desservir Haïti, et plusieurs transporteurs américains ont suspendu leurs vols après que des avions ont été pris pour cible en novembre. American Airlines a déclaré qu'elle ne prévoyait plus de reprendre ses vols à partir de février, comme elle l'avait annoncé précédemment, et a rejoint Spirit Airlines et JetBlue Airways en reportant pour une durée indéfinie toutes les liaisons vers Haïti.