La Défense russe envoie des renforts dans la région de Belgorod menacée, un raid ukrainien neutralisé
Le ministre russe de la Défense a annoncé ce 15 août l’envoi de forces supplémentaires dans la région frontalière de Belgorod. Une tentative ukrainienne a été repoussée dans la matinée à un poste-frontière.
Une «allocation de forces et de moyens supplémentaires» est prévue pour la région de Belgorod, a déclaré ce 15 août le ministre russe de la Défense Andreï Biélooussov lors d’une réunion consacrée à la sécurité des régions frontalières, au neuvième jour de l’incursion ukrainienne dans la région voisine de Koursk, où la situation s'est semble-t-il stabilisée.
«La réunion a permis de discuter de mesures supplémentaires visant à garantir l'intégrité et l'inviolabilité du territoire, ainsi que la protection de la population et des infrastructures dans la région de Belgorod contre les attaques» ukrainiennes, a indiqué le ministère russe de la Défense dans son communiqué.
Biélooussov a souligné l'objectif d'accroître l'«efficacité du système de commandement et de contrôle des troupes», en interaction avec d'autres forces de sécurité et l'administration régionale.
Un Conseil de coordination pour les régions frontalières
Concrètement, le ministère russe de la Défense met en place un conseil de coordination sur les questions de sécurité des régions de Belgorod, Briansk et Koursk «afin de protéger la population».
Le Conseil de coordination ne remplace pas la gestion opérationnelle des troupes, qui reste du ressort du commandement du groupement « Nord » et de l'état-major général. Les tâches du Conseil de coordination seront la mise à disposition de troupes, la coopération interdépartementale et l'assistance à l'évacuation.
Alexandre Kourenkov, ministre russe des Situations d’urgence, a aussi confirmé ce 15 août que la «situation restait difficile et tendue», sur un plan plus humanitaire. Aussi a-t-il fait remarquer que l'ampleur des événements ne permettait pas à la région de traiter les conséquences de la situation par ses propres moyens, demandant l’instauration d’un état d’urgence fédéral.
Le 14 août, l’état d’urgence a été instauré dans cette région, en raison d’une situation jugée «extrêmement difficile» due aux bombardements des forces ukrainiennes. La veille, son gouverneur Viatcheslav Gladkov avait ordonné l’évacuation de plus de 10 000 civils du district de Krasnoïaroujski, après avoir évoqué des «activités ennemies» de l’autre côté de la frontière. Des activités qui se sont matérialisées ce 15 août.
Les blindés et l'aviation russes interviennent pour repousser un raid ukrainien
«La nuit dernière, les unités ukrainiennes ont mené une autre attaque sur le poste-frontière de Kotilovka dans le district de Krasnoïaroujski», a rapporté le média russe Rybar ce 15 août, ajoutant que l’ennemi avait même réussi à «occuper le poste-frontière pendant une courte période», avant que les forces russes, épaulées par des blindés et l’aviation, ne contraignent les unités ukrainiennes à se retirer «précipitamment».
«Néanmoins, le commandement ennemi n’abandonne pas ses plans visant à étirer les lignes de défense des forces russes», prévient Rybar, avant de conclure : «De nouvelles tentatives dans le district sont à prévoir.»
La région de Belgorod est constamment ciblée par les forces ukrainiennes depuis février 2022 et le début du conflit. Au moins 465 civils sont morts et 2 000 ont été blessés sur le territoire russe à la suite d'attaques entre janvier et juin 2024, avait rapporté le 5 juillet dernier l’ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères, Rodion Mirochnik.
Au printemps et à l'été 2023, plusieurs tentatives d'incursions ukrainiennes menées par des formations de traîtres russes néo-nazis avaient été repoussées dans la région de Belgorod.