Élections en France : pas d’amélioration en vue des relations entre Paris et Moscou, selon le Kremlin
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré ce 8 juillet n'avoir ni «l'espoir» ni «l'illusion» d'une amélioration des relations entre la Russie et la France, dans la foulée de l’annonce des résultats des élections législatives.
«Pour la Russie, le mieux serait une victoire des forces politiques prêtes à faire des efforts pour restaurer nos relations bilatérales», a commenté le Kremlin ce 8 juillet, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov. «Mais pour l'instant, nous ne voyons chez personne une telle volonté politique clairement exprimée, donc nous ne nourrissons pas d’espoir ni d'illusion particulière à ce sujet», a-t-il poursuivi, au lendemain de la victoire du Nouveau Front populaire, devant le camp présidentiel et le RN.
Ces propos interviennent alors que les relations entre Paris et Moscou se sont tendues, à la suite notamment des propos d’Emmanuel Macron refusant d’écarter un envoi de troupes occidentales en Ukraine au mois de février dernier, au nom d’une «ambiguïté stratégique» selon lui nécessaire face à Vladimir Poutine. Une hypothèse pour l’heure non concrétisée, mais qui a été vivement dénoncée par le RN durant la campagne électorale, Jordan Bardella et Marine Le Pen s’y opposant, ainsi qu’à l’autorisation de frappes ukrainiennes sur le territoire russe avec des armes fournies par la France. Le parti nationaliste défend néanmoins une aide de principe à l’Ukraine qui ne diminuerait pas les capacités militaires françaises.
La position du Nouveau Front populaire sur le conflit ukrainien était plus paradoxale, le mouvement étant traversé par des désaccords sur le sujet, entre un Raphaël Glucksmann partisan radical de Kiev et un Jean-Luc Mélenchon soutenant l’envoi d’armes mais souhaitant éviter une escalade et une implication de la France.
Lavrov juge peu démocratique le mécanisme de désistement lors des triangulaires
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin, la Russie a plusieurs fois commenté la situation en France. «Nous attendons le deuxième tour, mais les préférences des électeurs français sont plus ou moins claires pour nous», avait observé le 1er juillet le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, affirmant avoir suivi «de très près les élections en France».
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a quant à lui jugé peu démocratique le mécanisme de désistement lors des triangulaires, le 7 juillet au micro de Rossia 1. «Le second [tour], apparemment, a été conçu précisément pour manipuler la volonté des électeurs lors du premier», a-t-il taclé.