Attentat de Moscou : les renseignements militaires ukrainiens «sont directement liés», selon le patron du FSB
Le directeur du service de sécurité russe (FSB), Alexander Bortnikov, a déclaré ce 24 mai que les renseignements militaires ukrainiens seraient «directement liés» a l’attentat du Crocus City Hall. Cette attaque terroriste, survenue le 22 mars en proche banlieue de Moscou, a causé la mort de 145 personnes et en a blessé plus de 550 autres.
«L'enquête est en cours, mais nous pouvons déjà affirmer avec certitude que les renseignements militaires ukrainiens sont directement liés à cette attaque», a déclaré ce 24 mai le chef du service de sécurité russe (FSB), Alexander Bortnikov, lors d'une réunion à Bichkek (Kirghizstan) du Conseil des chefs des agences de sécurité et des services spéciaux (SORB) des États membres de la CEI.
Celui-ci a par ailleurs exprimé sa gratitude à ses homologues des services de renseignement des pays de la CEI, «qui ont fourni toute l'assistance et l'aide possibles» dans l’enquête sur cette attaque terroriste qui a coûté la vie à 145 personnes et en a blessé 551 autres à Krasnogorsk, dans la proche banlieue de Moscou, le 22 mars dernier. Quatre individus avaient ouvert le feu, à l’arme automatique, dans la salle de concert du Crocus City Hall avant d’y mettre le feu.
«Plus de 20 personnes ont déjà été arrêtées, y compris les auteurs directs et les complices», a notamment indiqué Alexander Bortnikov. «Nos adversaires géopolitiques espèrent détruire l'équilibre interethnique et interreligieux unique qui s'est développé au cours d'une longue période de coexistence de nos peuples», a-t-il également déclaré. «Je veux assurer que toutes les circonstances du crime seront établies et que toutes les personnes impliquées n'échapperont pas à la punition», a conclu le patron du FSB.
Une «piste ukrainienne» évoquée fin mars par le patron du FSB
Le 8 avril, le Comité d'enquête russe avait indiqué que le travail mené à la suite de l'attentat avait permis d’obtenir des «informations importantes» sur les «circonstances de la préparation des terroristes», pouvant «indiquer leur lien avec les services secrets ukrainiens». Quelques jours plus tôt, le Comité avait annoncé que des photos pro-ukrainiennes avaient été découvertes sur les téléphones des terroristes et qu’ils avaient reçu de l'argent venu d'Ukraine.
Le 26 mars, Alexandre Bortnikov avait évoqué une «piste ukrainienne». «Nous voyons ici une piste ukrainienne […] les premières informations recueillies auprès des suspects le confirmaient», avait déclaré le chef du FSB au micro du correspondant de la chaîne Rossiya 1, Pavel Zaroubine, estimant que les islamistes seuls n'auraient pas pu préparer cet attentat terroriste. Tout en dénonçant les «islamistes radicaux», le groupe État islamique au Khorasan (EI-K) ayant revendiqué l’attentat du Crocus, Vladimir Poutine avait déclaré le 25 mars s'intéresser aux «commanditaires».
Au lendemain de l’attentat, les agents du FSB avaient rapidement identifié et interpellé les assaillants, quatre ressortissants tadjiks, alors qu’ils faisaient route vers la frontière ukrainienne. Kiev a nié toute implication dans l’attaque, tandis que ses soutiens occidentaux se sont arrêtés à la revendication de l’EI-K.