Commémorations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie : la Russie n’a toujours pas reçu d’invitation
La diplomatie russe a déclaré ce 22 mai n’avoir reçu aucune invitation de Paris pour assister aux commémorations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, le 6 juin prochain. La volonté de Paris d’inviter une délégation russe avait été ébruitée au mois d’avril, décision qui aurait provoqué des «tensions» avec les capitales anglo-saxonnes.
Moscou n’a pas reçu d’invitation à la cérémonie du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, a déclaré ce 22 mai à l’agence RIA Novosti le directeur du premier département européen du ministère russe des Affaires étrangères, Artem Studennikov.
«À ce jour, ni le ministère russe des Affaires étrangères ni notre ambassade à Paris n'ont reçu d'invitations. Peut-être que les organisateurs ont changé d'avis ou ont été "conseillés" de changer d'avis», a déclaré le diplomate. «Aujourd'hui, nos relations avec nos anciens alliés de la coalition antihitlérienne, dont la France, sont au plus bas et ce n’est pas de notre volonté», a-t-il ajouté.
«Cette information apparaît assez fréquemment», avait déclaré la veille à Izvestia la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, concernant cette invitation que la France compterait adresser aux Russes. «Tous les deux jours, je vérifie ces informations auprès de notre ambassade en France, auprès de l'ambassadeur. […] Il n'y a pas encore de changement», avait poursuivi la diplomate.
L’invitation d’une délégation russe aux commémorations avait été ébruitée, mi-avril, par les médias hexagonaux. La radio Europe 1 révélait ainsi qu’«un carton d’invitation aux commémorations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie serait «adressé à la représentation diplomatique de Moscou en France». Une information qu’avait confirmée l'organisme Mission Libération, chargé d’organiser les célébrations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie.
Des «tensions» entre Paris et ses alliés anglo-saxons
Cette décision de Paris d’inviter les Russes, n’aurait pas été du goût de Washington et de Londres. «Paris a pris les pays occidentaux au dépourvu», relatait Politico le 17 mai, évoquant des «tensions» attisées entre les chancelleries alliées. «Des responsables du Royaume-Uni, des États-Unis et de deux autres alliés de la Seconde Guerre mondiale ont exprimé leurs inquiétudes face à cette décision», a rapporté le média américain, ajoutant que la Maison Blanche n’était «pas satisfaite», citant deux membres de l’administration.
À ceux-là s’ajoute un responsable britannique, lequel a qualifié de «troublantes» les actions de la France, qui a accueilli le président Xi Jinping au début du mois de mai et envoyé un représentant à l’investiture du président russe.
Vladimir Poutine n’a pas été invité aux célébrations en Normandie cette année. Il était présent il y a dix ans, en 2014, mais n'avait pas été invité non plus en 2019. Une absence qui avait déjà suscité des incompréhensions. «Difficile en effet de se passer totalement de la présence de la Russie, bien que l’URSS n’ait pas directement participé au débarquement du 6 juin», relatait Europe 1, dans son sujet de la mi-avril. «Elle l’a rendu possible en payant le plus lourd tribut lors de la Seconde Guerre mondiale. Près de 27 millions de Soviétiques sont morts pour combattre l’Allemagne.»