Accusations d’«activités hybrides» : Zakharova fustige la «désinformation» et l’«hystérie antirusse» de l’OTAN
La porte-parole de la diplomatie russe a réagi ce 4 mai à l’adoption par le Conseil de l’Atlantique Nord d’une déclaration dans laquelle les représentants de l’OTAN accusent la Russie de mener des «activités hybrides» sur le sol de l’Alliance, notamment des «actes de sabotage».
L’OTAN et les dirigeants de ses pays membres «font ce qu'ils font de mieux : la désinformation, l'augmentation du degré d'hystérie antirusse afin de justifier l'ampleur sans précédent de la militarisation de l'Europe», a déclaré Maria Zakharova dans un commentaire publié ce 4 mai sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.
La porte-parole de la diplomatie russe répondait à une question sur les accusations portées par l’Alliance atlantique à l’encontre de la Russie de mener des «activités hybrides» sur le territoire du bloc militaire via «des intermédiaires». «Il s’agit d’actes de sabotage, d’actes de violence, d’activités cyber, de perturbations électroniques, de campagnes de désinformation et d'autres activités hybrides», stipule une déclaration du Conseil de l’Atlantique Nord publiée le 2 mai. Des activités «étatiques hostiles ayant touché la Tchéquie, l’Estonie, l’Allemagne, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et le Royaume-Uni», assure l’Alliance, sans donner de détails.
Pour Maria Zakharova, cette déclaration adoptée par les représentants des membres de l’Alliance «cadre bien avec les efforts visant à tromper les peuples» d’Europe et d’Amérique du Nord «afin de détourner l’attention du public» des actions de l’OTAN.
L'OTAN se prépare à un «conflit potentiel» avec la Russie, estime Zakharova
«C’est l’OTAN qui a lancé une guerre hybride contre la Russie dans tous les environnements opérationnels et dans toutes les directions géographiques», a accusé, à son tour, la diplomate. «Et pas seulement hybride : dans le conflit autour de l’Ukraine, les membres de l’OTAN participent activement à une véritable confrontation militaire avec notre pays», a-t-elle poursuivi, rappelant les financements, les fournitures de renseignement ainsi que d’armements des membres de l’OTAN utilisés par les forces de Kiev notamment pour ses frappes contre le sol russe.
«Nous devons admettre que l'OTAN se prépare sérieusement à un "conflit potentiel" avec nous», a ajouté la porte-parole de la diplomatie russe, pointant du doigt l’exercice géant de l’OTAN autour de la Baltique : Steadfast Defender. Présentées comme les plus grandes manœuvres de l’Alliance militaire depuis les années 80, elles réunissent 90 000 soldats dans des pays tels que la Pologne et les pays baltes, limitrophes de la Russie.
La diplomate a également évoqué les déclarations du président du Comité militaire de l'Alliance, l’amiral Rob Bauer et du commandant du Commandement des forces des États-Unis en Europe (EUCOM), le général Christopher Cavoli. Début avril, ce dernier avait qualifié la Russie de «menace chronique» pour le monde, lors d’une intervention au Capitole, affirmant qu’elle n’avait «pas l’intention de s’arrêter à l’Ukraine». «Nous nous préparons à un conflit avec la Russie et les groupes terroristes», avait quant à lui déclaré mi-janvier l’amiral néerlandais, en marge d’une réunion des chefs d’état-major des pays membres.