La France prépare l'envoi «d'environ 2 000 militaires» en Ukraine, selon les services extérieurs russes

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La France prépare l'envoi «d'environ 2 000 militaires» en Ukraine, selon les services extérieurs russes© RIA NOVOSTI
Sergueï Narychkine, directeur du SVR.
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La France prépare l'envoi d'un contingent en Ukraine, a accusé le directeur du SVR, Sergueï Narychkine, dans une note intitulée «Macron pousse les Français "au massacre"».

«Selon les données reçues par les services russes de renseignement extérieur, un contingent est déjà en préparation pour être envoyé en Ukraine», a fait savoir Sergueï Narychkine, le directeur des services extérieurs russes (SVR), ce 19 mars. «Au stade initial, cela représentera environ 2 000 personnes», a-t-il ajouté.

«Les dirigeants actuels du pays ne se soucient pas de la mort des Français ordinaires ni des inquiétudes des généraux», a poursuivi l’officiel russe. Ce contingent «deviendra une cible légitime prioritaire pour les attaques des forces armées russes» et «subira le sort de tous les Français qui sont arrivés sur le territoire du monde russe avec l'épée», a-t-il menacé.

Sergueï Narychkine a estimé que Paris était particulièrement préoccupé par le nombre croissant de Français tués en Ukraine, ce nombre ayant déjà, selon lui, «dépassé un seuil psychologiquement significatif».

Depuis le 16 janvier et l’annonce d’Emmanuel Macron de la livraison de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev, Moscou dénonce l’implication croissante de Paris en l’Ukraine. L’armée russe a revendiqué avoir éliminé 60 combattants étrangers dans une frappe de précision à Kharkov le 17 janvier, dont un «noyau était constitué de mercenaires français». Le Quai d’Orsay a de son côté nié la présence de tels combattants.

«La divulgation de données aussi sensibles peut inciter les citoyens [français] à protester, en particulier dans le contexte de manifestations antigouvernementales massives des agriculteurs à travers le pays», a ajouté le directeur du SVR. Et celui-ci de poursuivre : «Paris cache cependant soigneusement non seulement le nombre de pertes, mais aussi le fait même de l’implication de l’armée française en Ukraine», sans préciser s'il s'agit là d'unités non conventionnelles. Selon le SVR, les autorités françaises seraient confrontées au problème de l'enterrement des morts et au versement d'indemnisations à leurs familles.

«Un recours systématique à la désinformation de masse», selon la Défense française

Le ministère français des armées a répondu sur X que ces informations relevaient «d’un recours systématique à la désinformation de masse largement employée par la Russie» et appelé à «la plus grande vigilance afin d’éviter toute instrumentalisation par ce type de manœuvre».

En France encore, Florian Philippot, président du parti Les Patriotes, a jugé la possibilité de voir 2000 soldats en partance pour l'Ukraine «monstrueuse». «Les militaires français doivent refuser de suivre cet ordre qui risque de déclencher le troisième guerre mondiale et un carnage pour notre pays», a-t-il ajouté, avant d'indiquer dans un second message ne pas croire aux démentis français.

Rien ne va plus entre Paris et Moscou, mais «tout n'est pas perdu», selon Poutine

Le 26 février, le président français a refusé d’exclure la possibilité d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine. Des propos désavoués par l’écrasante majorité des dirigeants européens, notamment par Berlin et Washington. Le 7 mars, Emmanuel Macron a déclaré que la France n’avait «ni limites ni lignes rouges» sur la question de l'aide à Kiev. Selon des révélations du Monde, celui-ci étudierait la possibilité d'un envoi de troupes depuis le mois de juin. «De toute façon, dans l’année qui vient, je vais devoir envoyer des mecs à Odessa» : tels seraient les mots qu’aurait aussi «lâché, d’un air dégagé» Emmanuel Macron le 21 février dernier, jour de la panthéonisation du couple de résistants d’origine arménienne Missak et Mélinée Manouchian, toujours selon Le Monde.

Vladimir Poutine, en retour, a indiqué le 13 mars que la Russie n'aurait pas de «lignes rouges» contre ceux qui n'en ont pas contre elle. Par ailleurs questionné le soir de sa réélection le 17 mars, encore une fois sur les déclarations d’un envoi éventuel de troupes occidentales en Ukraine, le président russe a souligné qu'une telle option pouvait mener à «un pas d'une troisième guerre mondiale», avant de faire remarquer que son homologue français avait déjà apporté des «correctifs», le contingent pouvant ne mener que des missions «secondaires». Et celui-ci de conclure : «La France pourrait jouer un rôle dans la paix, tout n'est pas perdu.»

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