La Russie exige que Berlin reconnaisse le blocus de Léningrad comme un acte de génocide
- Avec RIA NOVOSTI
Moscou insiste pour que l’Allemagne reconnaisse officiellement le blocus de Léningrad et les autres crimes du Troisième Reich contre les peuples de l'URSS comme un acte de génocide, indique une note de l'ambassade de Russie en Allemagne.
«La partie russe note le caractère contradictoire de l'approche de la partie allemande sur la question de la reconnaissance officielle des crimes contre l'humanité commis par l'Allemagne dans le passé comme des actes de génocide», indique la note diplomatique de l’Ambassade de Russie en Allemagne, citée par RIA Novosti ce 18 mars.
La mission diplomatique regrette que Berlin ait reconnu les crimes de l'ère coloniale comme un génocide, mais pas encore les actes contre les peuples de l'URSS pendant la Seconde Guerre mondiale.
Berlin a reconnu sa «responsabilité historique»
Les diplomates russes ont indiqué avoir lu le communiqué officiel du ministère allemand des Affaires étrangères daté du 27 janvier à l'occasion du 80e anniversaire de la levée du siège de Léningrad, dans lequel l'Allemagne a reconnu sa «responsabilité historique» dans l'un des plus terribles crimes contre l'humanité.
Dans le même temps, ce document passe sous silence les demandes de longue date de Moscou d’étendre les paiements humanitaires effectués «exclusivement aux survivants du blocus de nationalité juive à tous les survivants vivants du blocus».
L’ambassade a qualifié de «cynique» le fait que les autorités allemandes continuent de verser régulièrement depuis des décennies des indemnités aux anciens soldats du Troisième Reich, aux membres des SS et à leurs collaborateurs, notamment aux légionnaires de la Division Azul espagnole, qui prirent directement part au siège de Léningrad.
Le siège de Léningrad débuta le 8 septembre 1941 et dura près de 900 jours. L’Armée rouge parvint à le percer le 18 janvier 1943, mais les habitants durent attendre encore un an avant qu'il ne soit complètement levé, le 27 janvier 1944. Au cours des années de blocus, selon diverses sources, entre 400 000 et 1,5 million de personnes sont mortes, la grande majorité de faim, et non des bombardements.