Confrontation nucléaire : Peskov dénonce une «déformation délibérée» de la part des journalistes
Le porte-parole du Kremlin a dénoncé ce 14 mars une «déformation délibérée du contexte» aux États-Unis, à la suite de l'interview de Poutine sur Rossia-1. Des journalistes avaient demandé avec insistance à la porte-parole de la présidence américaine si Joe Biden entendait «répondre» aux «menaces» nucléaires de son homologue russe.
«Aucune menace concernant l'utilisation d'armes nucléaires n'a été proférée par Poutine dans cette interview», a déclaré ce 14 mars le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifiant les réactions aux Etats-Unis à l’interview de Vladimir Poutine de «déformation délibérée du contexte» et de «réticence à écouter» le président russe.
«C'est quelque chose que nous observons de manière très concentrée depuis longtemps, en particulier ces deux dernières années» a poursuivi Peskov, cité par l’agence TASS.
Celui-ci réagissait à une conférence de presse, tenue la veille à la Maison-Blanche, dont la porte-parole était interrogée par un journaliste souhaitant savoir si le président Joe Biden avait «été informé» de l’interview de son homologue russe «et de ses commentaires à propos des armes nucléaires» et s’il était «prêt à répondre».
Question à laquelle la porte-parole Karine Jean-Pierre a répondu que le président russe n’avait fait que «réitérer la doctrine nucléaire de la Russie». «Nous n’avons vu aucune raison d’ajuster notre propre posture nucléaire ni aucun signe que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine», a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche. «Néanmoins, la rhétorique de la Russie sur le sujet nucléaire a été imprudente et irresponsable», a ajouté la porte-parole.
«Cela signifie-t-il que les États-Unis n'ont pas besoin d'ajuster leur propre évaluation des menaces ?» a relancé l’assistance. «Nous n'avons vu aucune raison d'ajuster notre propre posture nucléaire, ni aucun signe que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine», a alors réitéré Karine Jean-Pierre.
Guerre nucléaire : Poutine doute que les États-Unis souhaitent la déclencher
Des propos américains également mal retransmis côté russe, Dmitri Peskov ayant initialement été interrogé sur les «déclarations hystériques» de Karine Jean-Pierre, valant au journaliste un recadrage.
«Je ne suis pas d'accord avec vous pour dire que c'est hystérique» avait rétorqué le porte-parole russe. «C'est délibérément sorti de son contexte» a poursuivi Dmitri Peskov, ajoutant qu'«aucune menace concernant l'utilisation d'armes nucléaires n'a été proférée par Poutine au cours de cette interview». «Le président parlait des raisons qui pourraient rendre inévitable l'utilisation des armes nucléaires» a-t-il également déclaré, renvoyant à une doctrine russe d’emploi de l’arme nucléaire «connue dans le monde entier».
«Sommes-nous vraiment prêts pour une guerre nucléaire ?» interrogeait le journaliste Dmitri Kisseliov le 13 mars, reprenant les propos du philosophe russe Alexandre Douguine assurant que «mieux nous y sommes préparés, moins une telle guerre est probable».
«D’un point de vue militaro-technique, nous sommes bien sûr prêts», avait répondu Vladimir Poutine, mettant en avant l’état de préparation des forces nucléaires russes ainsi que leur modernité. Des mots épinglés par la presse occidentale, de nombreux titres y voyant une «menace nucléaire» du président russe. «Ils développent leurs composantes, nous aussi», a poursuivi celui-ci, au sujet des États-Unis, «mais cela ne veut pas dire, à mon avis, qu’ils soient prêts à déclencher cette guerre nucléaire demain. S’ils le veulent, nous sommes prêts».