Donbass : plus de 5 500 personnes tuées depuis 2014 par des «actions illégales» des forces de Kiev
Selon Alexander Bastrykin, président du Comité d'enquête russe, plusieurs milliers de personnes ont été tuées dans le Donbass ces dix dernières années suite à des «actions illégales» des forces ukrainiennes.
Vingt-trois ans de prison : telle est la peine moyenne infligée aux 280 militants ukrainiens, jusqu’à présent condamnés pour leurs exactions dans le Donbass, a déclaré à l’agence TASS le président du Comité d'enquête russe, Alexander Bastrykin. Torture, bombardements de bâtiments résidentiels «à l'aide d'armes aux propriétés hautement destructrices» ou encore «représailles» contre la population civile : plusieurs exactions figurent parmi les actes qui leur sont reprochés, détaille le juriste dans une interview publiée ce 28 février.
«Beaucoup disent que lorsqu’ils ont ouvert le feu sur des civils, ils obéissaient aux ordres des commandants supérieurs et n’ont pas pensé aux conséquences», relate Alexander Bastrykin. «D’autres tentent de minimiser leur rôle», ajoute-t-il. «À l'heure actuelle, plus de 280 représentants des formations armées ukrainiennes ont été condamnés dans des affaires pénales de la commission d'enquête», assure-t-il, dont «plus de 20» à «la prison à vie».
Les ressortissants étrangers combattant pour le compte de Kiev ne sont pas exemptés de poursuites. «Au total, des poursuites pénales sont en cours contre 593 étrangers originaires de 46 pays», détaille le président du Comité d'enquête.
Quant au bilan humain, dans le Donbass, «plus de 5 500 personnes sont mortes des actions illégales des forces armées ukrainiennes et plus de 13 000 civils ont été blessés» depuis 2014, précise-t-il. «Aujourd’hui encore, les femmes, les enfants et les personnes âgées sans défense restent les victimes des nationalistes ukrainiens», regrette-t-il encore. «Rien que depuis le début du SVO, 2 307 affaires pénales ont été ouvertes concernant des bombardements de civils. Au total, depuis 2014, plus de 131 000 personnes ont été reconnues victimes.»
Des armes occidentales de plus en plus souvent impliquées
«Avec le temps, la situation a commencé à changer», dénonce Alexander Bastrykin, interrogé sur les armes le plus souvent utilisées par les forces ukrainiennes contre les «zones peuplées» du Donbass. «Les examens indiquent que les Himarset Vampire MLRS, ainsi que divers systèmes d’artillerie de 155 mm, tels que le M777 de fabrication américaine, qui utilisent également des munitions à fragmentation, sont désormais souvent utilisés pour bombarder des infrastructures civiles», précise le juriste.
Début février, dans la foulée d'une frappe meurtrière contre une boulangerie de Lissitchansk, où 28 personnes avaient été tué, le Comité d'enquête avait pointé du doigt un Himars.
Le 24 février 2022, la Russie a lancé une offensive en Ukraine, deux jours après avoir reconnu les deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk qui avaient appelé Moscou à le faire. Le 20 février, lors d’un entretien avec son homologue français Emmanuel Macron, le président russe Vladimir Poutine avait attiré l’attention «sur les fournitures d'armements et de munitions modernes à l’Ukraine, effectuées par les pays de l’OTAN, ce qui pousse Kiev au règlement militaire du soi-disant problème du Donbass», selon un communiqué du Kremlin.
«Ce qui se passe précisément dans le Donbass est un génocide», avait encore lancé le président russe, le 15 février 2022, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Selon les chiffres de l’ONU, le conflit dans l'Est ukrainien avait alors fait plus de 14 000 morts depuis 2014, ce qui a constitué l'une des principales raisons, selon Moscou, de son offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022.