Mort de Navalny : le Kremlin rejette la demande de Borrell d’une «enquête internationale indépendante»
Le porte-parole du Kremlin a rejeté ce 20 février la demande du chef de la diplomatie européenne, qui avait appelé la veille à une «enquête internationale indépendante» sur la mort d'Alexeï Navalny. Dmitri Peskov a aussi regretté les accusations de sa veuve, Ioulia Navalnaïa, à l'encontre de la présidence russe.
«Nous n'acceptons pas du tout de telles demandes, en particulier celles de monsieur Borrell», a déclaré ce 20 février Dmitri Peskov à la presse, répondant à une question sur la demande formulée la veille par Josep Borrell d’autoriser une «enquête internationale indépendante» sur la mort d'Alexeï Navalny.
«La Russie doit autoriser une enquête internationale indépendante et transparente sur les circonstances de sa mort soudaine», avait exigé, dans un communiqué publié le 19 février, le chef de la diplomatie européenne. «Vladimir Poutine et son régime devront rendre des comptes pour la mort d'Alexeï Navalny», avait-il lancé plus tôt sur X (ex-Twitter) à l’issue d’une rencontre à Bruxelles avec Ioulia Navalnaïa. Cette dernière s'était exprimée lors d'une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'UE.
«En hommage à Navalny et pour honorer sa mémoire, nous allons proposer aux ministres de rebaptiser notre régime de sanctions pour le respect des droits humains avec son nom», avait déclaré à la presse le diplomate espagnol avant la réunion. «Le grand responsable, c'est Poutine lui-même», avait-il lancé.
Le Quai d'Orsay a aussi demandé ce 20 février demande «une enquête indépendante et approfondie», tenant déjà les autorités russes pour «pleinement responsables», selon un communiqué.
Des accusations «grossières et totalement infondées», dénonce Peskov
«Vladimir Poutine a tué mon mari», a affirmé Ioulia Navalnaïa dans une vidéo publiée le même jour, avant d'assurer qu'elle poursuivrait l'œuvre d'Alexeï Navalny. «Poutine a tué le père de mes enfants [...] Avec lui, il a voulu tuer notre espoir, notre liberté, notre avenir», a-t-elle lancé, affirmant savoir «exactement pourquoi Poutine» avait «tué Alexeï il y a trois jours» et concluant qu'elle en parlerait «bientôt».
Des accusations «infondées», rejetées ce 20 février par le porte-parole du Kremlin. «Bien évidemment, il s'agit d'accusations grossières et totalement infondées contre le chef de l'État russe, mais étant donné que Ioulia Navalnaïa est devenue veuve il y a quelques jours, je ne ferai pas de commentaire», a déclaré Dmitri Peskov.
Depuis la mort d’Alexeï Navalny, présenté en Occident comme «l’opposant numéro un» de Vladimir Poutine, le Kremlin dénonce les accusations des chancelleries occidentales qui pointent directement du doigt le président russe.
Le décès d’Alexeï Navalny a été annoncé le 16 février par le service pénitentiaire fédéral de l'Okrug autonome Yamalo-Nenets où il purgeait une peine de 19 ans de colonie pour «extrémisme». Le détenu «s'est senti mal après une promenade, perdant presque immédiatement connaissance», précisait le communiqué, ajoutant que les mesures de réanimation n'avaient pas porté leurs fruits.