Le chancelier de l'ombre, John McDonnell, a révélé dans une interview accordée à RT que grâce au dernier prisonnier britannique de Guantanamo, Shaker Aamer, on avait pu en savoir plus sur les abus commis dans la prison.
RT : Pourquoi est-il important d’entamer une offensive «Fast for Shaker» [Jeûne pour Shaker] maintenant ? Pourquoi y prenez-vous part vous aussi ?
John McDonnell (J. McD.) : Je suis le chef du parti et l’un des fondateurs du groupe pour Shaker. J’ai lancé la campagne et je la continue aujourd’hui. Toutes les figures importantes que nous avons pu entraîner dans cette campagne se réunissent sans tenir compte de leur appartenance politique. Nous avons commencé à faire pression sur le gouvernement, c’est maintenant réussi, le Premier ministre a évoqué déjà deux fois le cas de Shaker avec le président Obama. Je suis reconnaissant à David Cameron de l’avoir fait. En plus, nous avons envoyé une délégation aux Etats-Unis, une nouvelle fois, multipartite, qui a rencontré une série d’hommes politiques influents et je crois que cela aide à exercer une pression additionnelle sur l’administration Obama. C’est pourquoi je crois que nous sommes près du succès. C’est la troisième fois que nous sommes ici, mais nous n’avons jamais été aussi proches du but et j’espère que d’ici quelques semaines, Shaker Aamer sera de retour à la maison, avec sa famille.
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— RT France (@RTenfrancais) 14 Octobre 2015
RT :On dirait qu’il y a beaucoup d’espoir chez les hommes politiques que nous avons vus ici aujourd’hui, mais aussi pour sa famille ? Pourquoi avez-vous plus d’espoir cette fois que les précédentes ?
J. McD. : C’est intéressant. Dans le passé, nous n’avons jamais bénéficié de l’élan de soutien dont nous disposons maintenant au Parlement. De plus, le Premier ministre soulève cette question, les membres du gouvernement en déplacement aux Etats-Unis le font aussi, il y a donc un momentum qui n’existait pas auparavant. Enfin, on constate un intérêt beaucoup plus marqué des médias. Les militants de la campagne ont été d’un tel soutien durant ces années avec leurs manifestations, happenings etc. Ils ont gardé la flamme. C’est grâce à leur engagement que nous avons pu réaliser cette campagne et nous sommes proches du but.
Les révélations choquantes du dernier britannique détenu à #Guantánamohttp://t.co/VxtkAWpTXYpic.twitter.com/iTVGKXCROB
— RT France (@RTenfrancais) 4 Octobre 2015
RT : Vous dites que vous êtes près du but, et le fait que Shaker Aamer soit britannique a une grande signification considérant qu’il est le dernier prisonnier du Royaume-Uni à Guantanamo, car il y a d’importants enjeux politiques quant à la fermeture de cette prison et concernant la légalité des actes qui ont été commis à l’intérieur. Que pouvez-vous nous dire à ce propos ?
J. McD. : On en sait maintenant beaucoup plus sur ce qui s’est passé dans la prison de Guantanamo. Shaker en a parlé au fil des années, autant qu’il l’a pu, mais les conclusions qui ont été produites après les enquêtes de l’administration Obama ont mis à jour certains des abus qui y ont été commis. De plus, le président Obama s’était engagé lui-même à fermer Guantanamo mais il ne l’a pas fait. Je crois qu’il y a une pression croissante pour qu’il ferme cette prison lors des derniers mois de son mandat. Je pense que s’il l’avait fait, on l’aurait immédiatement applaudi à travers le monde à cause des violations des droits de l’homme qui se sont déroulées là-bas dans le passé.
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