Surfant sur le traitement de défaveur qui est réservé à RT France dans le paysage médiatique français, une personne de l'entourage d'un de nos employés en fin de contrat s'est muée en maître-chanteur. Mais notre média n'entend pas céder au chantage.
On peut en être révolté, en déplorer l’injustice… ou pour certains, s’en réjouir. Mais que ça plaise ou non, il est désormais incontestable que RT France n’est pas traité comme les autres médias français. Les difficultés que nous rencontrons pour obtenir les accréditations auxquelles nos confrères ont droit auprès du parti majoritaire ou de ministères en attestent, ainsi que l’attention toute particulière dont nous faisons l’objet, de la part de certains médias mainstream à l’affût du moindre faux pas. Nous avons même subi, un temps, des menaces de mort en provenance de courageux anonymes.
Nous y sommes désormais accoutumés, et loin du découragement, y puisons même de l’énergie. Mais voilà que ce qui pourrait être perçu comme une faiblesse, un talon d’Achille, en vient à présent aujourd’hui à donner des idées... aux maîtres-chanteurs ! Car nous avons reçu tout récemment une délicieuse missive. Son expéditeur : une personne dans l’entourage d’un de nos (tous récents) employés, en délicatesse avec sa hiérarchie à quelques encablures de la fin de son contrat.
Le social en question
Nous ne nous étendrons pas ici sur les litiges en question. Ils sont hélas monnaie courante dans toutes les entreprises, nul n’y échappe. Et se résolvent généralement par des discussions de gré à gré. Ou parfois, lorsque ces dernières se révèlent être des impasses, devant les tribunaux des Prud’hommes. Personne n’aime cela, mais ces conflits font partie de la vie d’une entreprise, rien de bien nouveau sous le soleil. Sauf pour RT France naturellement, chez qui le non-renouvellement de cinq CDD (sur plus d’une centaine de journalistes) constitue un véritable tremblement de terre dans le paysage médiatique français. Et nous vaut les honneurs d’un article très à charge, voire «soviétique», dans Le Monde, que vous pouvez trouver ici, en compagnie du droit de réponse que RT France a fait valoir.
Et qu’importe si dans une corporation de plus en plus précarisée, RT France ferait plutôt figure de bon élève en matière de social. Vous pouvez en croire ma longue expérience, qui m’a amené en bientôt trois décennies de journalisme à arpenter bien des rédactions. Mon statut de vétéran de RT France vous amène à douter de mon objectivité ? Cela peut s’entendre. Gageons alors que les collègues du Syndicat national des journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession guère réputé pour sa complaisance, qui reconnaissent l’existence d’un «réel dialogue social à l’intérieur de RT, avec un syndicat en permanence en contact avec la direction» et se réjouissent des «grandes avancées» obtenues en vertu de ce dialogue, sauront vous en convaincre.
Honni croâ qui mal y pense
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt pour rester dans la métaphore animale, à nos corbeaux. Car ce qui nous a frappé dans cette curieuse lettre de menaces, c’est précisément la nature de ces dernières : à savoir la perspective que l’affaire soit rendue publique dans la presse et soient révélés au grand jour nos secrets les plus noirs, les plus inavouables ! Cela prêterait à sourire plutôt qu’autre chose. Alors, d’où provient cette étrange impression de malaise diffus qui nous saisit à sa lecture ? Probablement du fait que les attaques subies par RT France depuis trois ans soient utilisées pour obtenir une contrepartie, associé à une sorte de bienveillance de façade qui assortit chacune des menaces, de « Il serait donc très préjudiciable que… » à «serait en effet très dommageable pour RT France…»…
Ce courrier comporte de surcroît un ultimatum en bonne et due forme, ultimatum expirant moins de 48h après sa date de réception, excusez du peu. Pour être honnête, nous n’entendons pas céder à ce type de chantage. Pas cette fois-ci, ni aucune autre.
Car ce n’est qu'à vous, chers lecteurs, internautes ou téléspectateurs de RT France, que nous rendons des comptes. Notre but n’a jamais changé : vous offrir une information alternative de qualité, hors de la chambre d’écho perpétuel des médias mainstream, qui prétend penser à votre place, et ne manque jamais de vous indiquer où sont les méchants et les gentils, des fois que vous auriez la prétention d’avoir votre propre opinion. Et sachez-le : chacune des attaques dont nous faisons l’objet, qu’elle provienne des politiques, de «confrères» plus ou moins bien intentionnés ou donc, désormais, de quidams «bienveillants», ne nous affaiblit pas. Mais renforce au contraire notre détermination.
En attendant, si vous tombez dans les jours qui viennent sur un énième article entendant faire toute la lumière sur les honteuses, forcément, pratiques de RT France… peut-être vous demanderez-vous ce qui a bien pu amener quelque média digne de ce nom à publier une histoire aussi insignifiante.