La récente décision de la plateforme Disney+ de rendre inaccessibles aux «profils enfants» certains dessins animés, en raison de leurs stéréotypes, relève selon Lydia Guirous d'une cancel culture ciblant l'«l’homme blanc» et son supposé «privilège».
La plateforme Disney+ a cédé aux nouveaux censeurs de la cancel culture. Ces gens haïssent l’humanité au point de vouloir effacer ses génies, ses chefs-d’œuvres, ses grands hommes, ceux qui ont fait sa grandeur, sa beauté et plus largement qui ont contribué au progrès de notre humanité.
Au nom d’une pseudo-vertu, d'une morale et d'une justice pour les minorités oppressées jadis, ils déboulonnent, effacent, censurent, boycottent, tirent un trait à l'encre rouge, annulent le talent et l’œuvre de l'homme. Ils refusent qu’en chaque homme sommeille une part d’obscurité et plus simplement de son époque.
Fini Woody Allen, fini Colbert, fini Gauguin, fini, exit, on efface. Ils veulent de l’irréprochable, du propre... Avec une intransigeance terrifiante, ils excluent, rejettent au nom des minorités, au nom de faits historiques que chacun condamnent aujourd’hui. Ils créent des problèmes, des polémiques, là où l’Histoire et le progrès humain ont apporté une condamnation sans faille. L’esclavagisme ? Le code noir ? Le colonialisme ? Qui ne condamne pas ? C’est l’Histoire et ça restera notre Histoire. Effacer, censurer, ajouter un avertissement moralisateur et infantilisant à chaque plaque de rue, chaque statue, chaque œuvre de peintre, musicien, auteur, réalisateur... n’effacera pas la réalité de notre histoire. Ce n’est pas parce que l’on censure Autant en emporte le vent que l’esclavagisme n’aura pas existé !... ou sans doute faudrait-il accepter une seule et unique lecture et représentation de l’Histoire pour satisfaire ces nouveaux tyrans du bien ?
Ces gens ne sont que dans la lutte des «races» et ne voient plus des hommes mais des couleurs, des ethnies et des religions. Les fous de la «race» sont dans la revanche ethnique et c’est une évolution dramatique. Un drame pour les démocraties occidentales dont les fleurons de la soft culture baissent pavillon et cèdent aux dingues made in USA qui essaiment de plus en plus chez nous.
Désormais vos enfants auront donc droit à leur part de cancel culture. Interdit donc de se détendre, de rêver et de rire devant les classiques de Disney Peter Pan, Dumbo, Les Aristochats, La Belle et le Clochard et Le livre de la jungle en utilisant un «profil enfant». Ils comporteraient des représentations trop stéréotypées et dommageables pour les minorités. J’imagine que la Belle au bois dormant, la Belle et la Bête, Blanche Neige et les sept nains et Cendrillon sont les prochains sur la liste. Avis aux néo-féministes : voici un combat bobo-déconnecté qui pourrait occuper de l’espace médiatique pour pas cher !
Pour les adultes, Disney nous offre un infantilisant et ridicule carton d’avertissement afin de prévenir que le film contient des représentations datées ou négatives de minorités et de cultures. Sous couvert de bonnes intentions, pour nous éduquer, les tenants de la cancel culture nient l’Histoire. Ils voient l’homme uniquement comme une menace pour l’Homme. Ils l’infantilisent, en niant sa capacité de recul, d’esprit critique, d’évolution et de bienveillance. Ils ne croient pas en l’intelligence. Ils sont dans une démarche de vengeance contre «l’homme blanc» et son fameux «privilège».
Face à eux et la puissance de nuisance des réseaux sociaux qui peuvent détruire une image de marque, Disney se couche... comme d'autres marques de la mode se sont couchées face au potentiel marché de la mode islamique. Derrière cette pseudo-morale culpabilisatrice, le dieu argent – et un signe de plus de l’effritement de la civilisation occidentale.
Lydia Guirous