La plateforme HBO Max réinstaure «Autant en emporte le vent» avec un avertissement
Retiré il y a une quinzaine de jours de la plateforme de streaming, le film «Autant en emporte le vent» y est de nouveau disponible mais il est désormais accompagné d'un avertissement expliquant que l'œuvre «nie les horreurs de l'esclavage».
Autant en emporte le vent, le classique de la littérature américaine adapté au cinéma en 1939, est de nouveau disponible sur le service de streaming américain HBO Max. Il avait été retiré de la plateforme début juin dans le contexte de multiplications de rassemblements contre le racisme et violences policières aux Etats-Unis, après la mort de George Floyd.
Si le service de streaming détenu par Warner Bros s'est décidé à le réinstaurer, le film est désormais accompagné de deux vidéos dans lesquelles est présenté le contexte historique. Dans l'une d'elle, l'animatrice de télévision et spécialiste du cinéma Jacqueline Stewart, note qu'Autant en emporte le vent est «l'un des films les plus populaires de tous les temps», mais souligne que la représentation du peuple afro-américain qui en est faite était controversée, même à sa sortie.
«Le producteur David O Selznick était bien conscient que le public noir était profondément préoccupé par la façon dont le film traite le sujet de l'esclavage et son traitement des personnages noirs», déclare-t-elle ainsi, selon des propos rapportés par le Guardian. «Le traitement par le film de ce monde à travers une vision nostalgique nie les horreurs de l'esclavage, ainsi que son héritage concernant les inégalités raciales», poursuit-elle. La seconde vidéo est un débat d’une heure traitant de «l’héritage compliqué» d'Autant en emporte le vent.
Un des plus grands succès du cinéma américain, ce film est considéré par certains universitaires influents comme un instrument du révisionnisme sudiste. Œuvre de fiction, il présente notamment une version romantique du Sud à l'époque de la Guerre de Sécession et une vision édulcorée de l'esclavage, avec du personnel de maison dépeint comme satisfait de son sort et traité comme des employés ordinaires.