Différents groupes ethniques et religieux vient ensemble depuis longtemps au Liban, selon Richard Becker la coalition anti-guerre ANSWER. Mais les Etats occidentaux qui veulent contrôler le Moyen Orient ont exploité les tensions qui les parcourent.
Richard Becker, qui milite contre la guerre au Moyen-Orient a répondu aux questions de RT concernant les troubles qui secouent la capitale libanaise depuis bientôt une semaine.
RT : Pourquoi voit-on maintenant ces manifestations violentes dans un pays qui semblait plutôt stable, même lors de l’explosion des différents printemps arabes ?
Richard Becker (R.B.) : Je crois qu’il y a une grande accumulation de frustration parmi les Libanais sur toute une série de questions, comme l’eau, l’électricités et des services comme le nettoyage des ordures. Les racines de cette crise reposent dans un système qui existe encore. Ce système, hérité du colonisateur français, mélange les élites des différentes communautés au détriment de la population et n’est pas démocratique du tout. Il y a bien sûr un courant progressiste au Liban, mais la force dominante au gouvernement représente l’élite, les milliardaires et les millionnaires libanais. Les citoyens ordinaires réagissent à ce qu’il considèrent être un manque d’attention à leurs besoins.
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— RT France (@RTenfrancais) 25 Août 2015
RT : Il a fallu une journée de manifestations contre le non-ramassages des ordures à Beyrouth avant que les manifestants réclament la démission du gouvernement. A quoi pensez-vous que cela ressemblera dans un mois ?
R.B. : C’est difficile à dire. Le temps montera si le mouvement réclamera des changements politiques majeurs au Liban. On sait maintenant que la coalition incluant les représentants du Hezbollah, le gouvernement a démissionné. C’est déjà un développement significatif. En présence de tout mouvement populaire, il faut du temps pour comprendre si oui ou non, il va se développer davantage. Il y a beaucoup de problèmes, beaucoup de crises profondes auxquelles le Liban fait face : les Palestiniens n’ont obtenu le droit au retour, il y a un afflux massif de réfugiés syriens et irakiens, conséquence directe des interventions américaines dans la région et maintenant ces problèmes de services publics dont la population souffre. La Liban est un pays très petit avec des problèmes très complexes.
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RT : Le Liban reconnait officiellement 18 sectes religieuses. Si la situation s’aggrave, croyez-vous que les tensions entre elles vont s’exacerber ?
R.B. : C’est la façon dont les élites dirigeantes et les autres puissances, je veux dire les Etats-Unis, la France, qui est l’ancien colonisateur, Israël ont exploité et exacerbé les tensions dans le pays. Les élites mises à part, je crois que la population du Liban est par essence très tolérante, elle a été capable de travailler ensemble, de vivre côte-à-côte pendant de longues années; mais ces différences ethniques et religieuses comme je l’ai dit, ont été exploitées sans scrupules par ceux qui ne se concentrent pas sur l’intérêt du Liban mais veulent contrôler le pays.
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