Alors que François Rebsamen a été élu maire de Dijon ce lundi, et qu'il quittera le poste de ministre du Travail le 19 août, François Sauvadet estime que cela envoie «un mauvais message aux Français».
Ancien ministre de la Fonction publique sous le mandat de Nicolas Sarkozy, député (UDI) de Côte-d'Or (le département de François Rebsamen), François Sauvadet déplore le message envoyé par François Rebsamen, qui va quitter le ministère du Travail après être redevenu maire de Dijon ce lundi, suite à la mort d'Alain Millot, son prédécesseur.

Moment d'émotion au Conseil municipal je retrouve les visages amis un absent manque cruellement je te salue Alain pic.twitter.com/dofv4chZ7j
— François Rebsamen (@frebsamen) 10 Août 2015
RT France : Que pensez-vous de ce choix de François Rebsamen, qui laisse le ministère du Travail pour reprendre la tête de la mairie de Dijon ?
François Sauvadet : C'est un choix qui est tout d'abord incompréhensible pour beaucoup de gens. Voir le ministre du Travail, qui est en charge de l'emploi, quitter le navire alors que la courbe du chômage de s'est pas inversée, pour redevenir maire de Dijon en disant que c'est le plus beau des mandats... c'est incompréhensible et c'est un mauvais signal adressé par le gouvernement à l'ensemble de la France.
#Rebsamen, en entreprise il aurait été viré au bout de 3 mois mais il est fier de son bilan #MinistreDuChomagepic.twitter.com/WQi23fBOks
— François Péguillet ن (@FPeguillet) 10 Août 2015
RT France : Les Français qui recherchent un emploi peuvent selon vous se sentir trahis par le départ de François Rebsamen ?
F.S. : Comme je le dis, c'est un mauvais signal envoyé par le gouvernement. C'est aussi un très mauvais message envoyé par François Rebsamen qui a été désavoué par le Président en affirmant qu'il allait rester ministre tout en étant maire de Dijon... C'est un choix qui donne le sentiment d'un abandon de poste. Même pour son équipe municipale, dire «je reviens», et malgré toute l'émotion des circonstances, c'est un drôle de message.
Grande tristesse en apprenant le décès d'Alain MILLOT, un homme droit et sympathique qui aimait sa ville et les Dijonnais.
— François SAUVADET (@sauvadet) 27 Juillet 2015
RT France : L'emploi, dont François Rebsamen a encore la charge pour une semaine, est censée être la priorité du quinquennat de François Hollande...
F.S. : Tout à fait, et cela rend encore plus curieux le message envoyée par François Rebsamen. Dire que le mandat de maire est le plus beau des mandats alors qu'on est en charge du travail au sein d'un gouvernement qui en fait sa priorité, c'est étrange.
RT France : Vous avez été ministre. Selon vous, quand on est ministre, seuls le Président ou le Premier ministre doivent mettre fin à cette fonction ?
F.S. : Quand on est ministre, on assume sa charge jusqu'au bout. Il n'y a que deux situations ou l'on quitte un poste de ministre : soit il y a un désaccord politique majeur - et si c'est le cas il est important que François Rebsamen l'exprime - soit Rebsamen s'est senti désavoué par le Président. Sinon, cela n'a aucun sens. A part cela, on ne quitte ce type de poste que quand on n'a plus la confiance du Président. C'est réellement un mauvais signal... D'autant qu'il quitte son poste alors qu'il a répété qu'il allait y avoir une inversion de la courbe du chômage qu'on attend toujours, ce n'est pas très glorieux.
Après M. #Sapin, M. #Rebsamen va partir sur un échec, 650 000 chômeurs de plus depuis 2012 1/4
— PierreYves Bournazel (@pybournazel) 7 Août 2015
RT France : François Rebsamen portait aussi une loi sur le Dialogue social qui n'est pas encore promulguée ?
F.S. : Oui, c'est la même chose, quand on est ministre et qu'on s'engage sur une loi, on doit aller à fond, on doit porter les décrets d’application pour que cette loi s'applique. Il y a vraiment une erreur de casting, un couac.
RT France : Vous qui le connaissez depuis longtemps, avez vous la sensation que ce départ signifie aussi que l'inversion de la courbe du chômage est pratiquement une mission impossible ?
F.S. : J'ai l'impression qu'il n'a pas vécu son ministère de façon heureuse. Il avait été privé d'un certains nombre de responsabilités au profit d'Emmanuel Macron, mais sortir de cette manière donne le sentiment d'un abandon de poste. Je respecte l'homme François Rebsamen, j'ai de l'amitié pour lui, mais là, je ne comprends pas cette démarche et ce message envoyé à tous les Français.
Jusque là les ministres du travail de #Hollande ne sont pas des cadors.400.000 chômeurs pour #Sapin et 200.000 pour #Rebsamen. A qui le tour
— Serge Vincent (@Maskloff) 10 Août 2015
En savoir plus : Comment le gouvernement va (artificiellement) faire baisser le chômage.
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