L'utilisation de la réserve arabe pour combattre les terroristes est impossible, car les Saoudiens et les Emiratis ne peuvent pas compter sur la loyauté de leurs propres troupes, selon l'ex-ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie et à Bahreïn Peter Ford.
Le président américain Donald Trump a prononcé le 21 mai un discours devant les dirigeants de 55 pays à majorité musulmane, rassemblés à l'occasion du sommet arabo-islamique et américain dans la capitale de l'Arabie saoudite, Riyad.
Les Saoudiens et les Emiratis ne peuvent pas compter sur la loyauté de leurs propres troupes
Washington et les pays du Moyen-Orient ont signé un nouveau pacte qui contraint ces derniers à fournir des troupes supplémentaires au contingent luttant contre les terroristes. Selon la soi-disant déclaration de Riyad, les dirigeants de ces pays islamiques sont prêts à fournir en cas de nécessité une force de réserve forte de 34 000 hommes.
RT a demandé à différents analystes où cette «force de réserve» composée de 34 000 soldats serait déployée.
Pour Peter Ford, «c'est un mythe». Selon lui, les Saoudiens et les Emiratis «ne peuvent pas compter sur la loyauté de leurs propres troupes».
L'objectif de cette visite n'était pas d'avancer dans la lutte contre le terrorisme, mais d'essayer pour Donald Trump de récupérer un peu de prestige
«C'est un geste symbolique afin que Donald Trump puisse quelque peu redorer son image aux yeux des Américains et des médias occidentaux en général. Soyons réalistes : l'objectif de cette visite n'était pas d'avancer dans la lutte contre le terrorisme, mais d'essayer pour Donald Trump de récupérer un peu de prestige à son retour à Washington. Tous ces gestes symboliques et ces images de lui faisant la danse saoudienne à Riyad étaient censés restaurer l'image de Donald Trump», insiste l'ancien ambassadeur.
«S'il était sérieux, alors nous aurions entendu dans son grand discours une certaine reconnaissance envers les deux pays qui font plus que les autres pour résister à Daesh», en l’occurrence le gouvernement irakien et le gouvernement syrien. Mais Donald Trump n'a aucunement souligné l'importance de ces pays. Qui plus est, il a également essayé de dépeindre l'Iran comme la plus grande menace terroriste, alors qu'il s'agit d'une distorsion flagrante, car il n'y a aucun exemple que Donald Trump puisse évoquer pour prouver que le terrorisme qui frappe l'Occident soit de près ou de loin lié à l'Iran», ajoute-t-il.
Beaucoup de pays qui étaient présents à la réunion ont investi beaucoup d'argent dans les groupes extrémistes opérant en Irak et en Syrie
La journaliste indépendante Rania Khalek explique que cette «force de réserve» sera utilisée en Irak et en Syrie. Selon elle, il est intéressant de noter que beaucoup de pays présents à la réunion, en particulier l'Arabie saoudite, ont investi beaucoup d'argent dans les groupes extrémistes opérant en Irak et en Syrie.
Ils sont donc «responsables du problème de l'extrémisme qu'ils ont maintenant la tâche de combattre».
Il s'agit d'isoler l'Iran, et de lui envoyer le message : "Nous sommes tous contre vous"
En outre, la journaliste n'exclut pas la possibilité que cette force puisse être à la base d'une sorte d'action contre l'Iran, qui a non seulement été exclu, mais aussi à maintes reprises critiqué lors de ce sommet.
«Ce sommet tout entier était consacré non seulement à la vente des armes, mais aussi à la question de l'isolement de l'Iran. Lorsque vous avez un sommet basé sur la compréhension entre les Etats-Unis et l'islam et vous excluez l'Iran, qui est un Etat majoritairement chiite, vous avez un auditoire plein de dirigeants sunnites des pays arabes, cela envoie un certain message. Il s'agit donc d'isoler l'Iran, et de lui envoyer le message : "Nous sommes tous contre vous".»
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