Une attaque terroriste, qui a eu lieu le 15 avril, a ciblé un convoi de bus évacuant des centaines de personnes déplacées. Au moins 125 personnes ont été tuées dans l’attentat, selon les groupes locaux de défense des droits de l’homme, dont plus de 60 enfants. D’après certaines informations, les enfants ont été particulièrement ciblés.
Bien qu’il soit difficile d’évaluer exactement combien d’enfants ont péri au cours du conflit syrien, l’UNICEF signale qu’au moins 652 enfants ont été tués l’année dernière, dont 255 se trouvaient à l’intérieur ou à côté d’une école. Malene Jenson, porte-parole de l’UNICEF en Jordanie, a déclaré que les enfants dans le pays déchiré par la guerre étaient de plus en plus souvent dans la ligne de mire des combats.
RT :Les enfants tués auraient été attirés vers un véhicule piégé avec un choix de collations. Croyez-vous que les enfants auraient pu être une cible principale de l’attaque ?
Malene Jenson (M. J.) : Nous avons entendu des informations selon lesquelles les enfants ont été attirés, mais nous n'en avons pas confirmation. Mais ce que nous avons vu au cours des six dernières années, et n’oubliez pas que ce sont six ans d’un conflit très sanglant, c'est que les enfants ont été de façon répétée pris pour cible. L’UNICEF a été prompte à condamner ce dernier incident. Encore une fois, notre message ce n’est pas seulement que cela devrait briser nos cœurs, cela devrait [aussi] nous rendre plus décidés et nous mettre en colère au point d'exiger que soit mis un terme à ce qui se passe. Encore et encore, les enfants paient le prix le plus élevé pour un conflit déclenché par les autres, et cela doit cesser.
L’année dernière, la situation des enfants syriens était déjà désespérée dans toutes les parties du pays
RT :Comment pourriez-vous décrire les conditions de vie des enfants qui habitent dans des zones contrôlées par les rebelles ?
M. J. : Je pense que partout en Syrie, les conditions sont effroyables. Nous avons publié un rapport disant que l’année dernière, la situation des enfants syriens était déjà désespérée dans toutes les parties du pays. Et n’oubliez pas que les enfants sont des enfants, peu importe dans quel coin du pays ils se trouvent. Ils doivent avoir accès à l’aide humanitaire et la possibilité de satisfaire leurs besoins essentiels. Cela implique l’accès à l’eau potable, à la vaccination, aux médicaments, tous ces besoins essentiels qui sont si vitaux et qu’ils ne sont pas en mesure de recevoir.
L’UNICEF travaille sur le terrain 24h sur 24 pour assurer l’accès des enfants à l’éducation dans des endroits sécurisés
RT :Quelle est votre préoccupation majeure concernant les enfants en Syrie ? En dehors de ce qu’ils souffrent physiquement et psychologiquement, le problème de l’éducation estaussi très important ?
M. J. : C'est exact. En ce moment, environ 1,7 million d’enfants dans tout le pays ne vont pas à l’école ; les écoles ont été prises pour cible, les salles de classes ont été endommagées et sont occupées par des gens qui ont été déplacés à l’intérieur du pays, certains jusqu’à 5 voire 7 fois. L’UNICEF travaille sur le terrain, nous sommes là depuis six ans. Nous maintenons le cap, et nous travaillons 24h sur 24 pour assurer l’accès des enfants à l’éducation dans des endroits sécurisés, où il y a de l’eau, de la nourriture et des couvertures, parce qu’il fait extrêmement froid en hiver.
Nous avons tendance à oublier que tout le monde a des besoins essentiels. Nous avons tous besoin d'être au chaud et de nous sentir en sécurité. Certains enfants n’ont pas connu un jour sans être des cibles potentielles ou des victimes d’une violence brutale. Il faut tout simplement mettre fin à cela.
Au moment où vous pensez que la position des enfants en Syrie ne peut pas s’aggraver, cela devient encore pire
Le message de l’UNICEF c’est que toutes les parties au conflit et tous ceux qui ont une influence sur ces parties, doivent appeler à protéger ces enfants et à assurer leur sécurité. Environ 2,8 millions d’enfants vivent dans des zones difficilement accessibles, et 280 000 enfants à peu près habitent dans des zones assiégées. Cela signifie qu’ils n'ont pas accès à l’eau et à la nourriture dont ils ont besoin pour grandir et survivre.
RT : La situation s’est-elle stabilisée ? A votre avis, va-t-elle aggraver, ou elle va s’améliorer au cours des deux prochains mois ?
M. J. : Comme nous l’avons déjà dit dans notre déclaration sur cette attaque brutale, quand nous avons vu les enfants allongés sur le bord des routes – personne ne le sait. Au moment où vous pensez que la situation des enfants en Syrie ne peut pas s’aggraver, cela devient encore pire. Je ne pense pas que quiconque puisse regarder ces images sans être horrifié par ce que nous avons fait aux enfants dans ce pays.
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