Suite à un nouvel échec dans les pourparlers entre la Grèce et ses créanciers internationaux, le ministre grec des réformes administratives, George Katrougalos, a dit à RT qu’il est temps pour leurs vis-à-vis de montrer plus de bonne volonté.
RT : Apres des heures de pourparlers, il n’y a toujours pas d’accord entre la Grèce et ses créanciers. L’eurogroupe a proposé de continuer… Est-ce que cela va être efficace, plus de pourparlers ?
George Katrougalos : On est prêt à négocier, c’est nous qui avons fait toutes les concessions jusqu’à maintenant… Il est maintenant temps pour nos partenaires de faire quelques pas vers un compromis viable.
La Grèce veut un accord, mais nous voulons un accord juste. Ça veut dire pas d’austérité : nous ne voulons que nos pauvres portent un fardeau encore plus lourd. Nous voulons des mesures assorties de quelque justice sociale, et c’est pour cela qu’on a été élus par le peuple grec.
RT : Si vous avez fait toutes les concessions qu’on vous a demandé – pourquoi donc vos créanciers disent maintenant qu’il faut un plan d’action «plus réaliste»?
G.K. : Ce n’est pas du coup juste un problème grec, la Grèce n’est pas un cas isolé. Ce qu’on représente c’est juste un conflit plus important entre deux visions différentes de l’Europe : l’Europe de l’austérité et l’Europe qui se tourne vers son ancien modèle socialiste.
Nous ne voulons pas continuer d’aller sur cette route de l’austérité parce que c’est une spirale de mort. La récession, de nouvelles mesures d’austérité, plus de chômage… et puis de nouveau des mesures d’austérité. Nous l’avons vu pendant ces cinq ans, ça ne marche pas et nous voulons changer ça.
Nous sommes prêts à négocier avec nos partenaires mais ce que nous ne voulons pas c’est de continuer la politique qui clairement n’apporte rien de bon au peuple grec.
RT : Le Premier ministre Tsipras est à Saint Petersburg, il a eu un entretien avec Vladimir Poutine jeudi. Est-ce que c’est un message pour la communauté internationale ?
G.K. : Ça fait longtemps que cet entretien était prévu, donc ce n’est pas un contrepas par rapport aux pourparlers avec nos partenaires internationaux. De la même façon, nos relations amicales avec la Russie ne sont pas une alternative à notre participation à l’Union Européenne.
Nous voulons avoir des bonnes relations avec Moscou et pas seulement des relations commerciales : nous avons un lien traditionnel d’amitié entre nos deux pays et nous allons travailler davantage sur ça.
RT : Si il y a un jour un Grexit est-ce que selon vous ça pourrait être un précédent pour le reste d’Europe ?
G.K. : Personne ne veut un Grexit parce que ne pas d’aboutir à un compromis viable déstabiliserait la zone euro. Même les américains s’intéressent au progrès de nos pourparlers.
C’est pourquoi je suis toujours optimiste quant à la possibilité finale d’un accord juste. Mais comme je vous avais dit : c’est à nos partenaires de faire un pas vers cet accord.
RT : Vous dites que vous ne voulez pas de Grexit, mais les deux parties jouent avec le feu ici… est-ce que c’est malgré tout possible?
G.K. : Il y a toujours la possibilité d’un accident. Et je peux vous dire que jusqu’à maintenant nos partenaires ont usé du facteur temps et du manque de liquidité dans notre économie comme levier pour nous influencer dans les négociations.
Et nous avons effectivement montré que nous ne voulons faire chanter personne et nous ne voulons pas être victimes de chantage. J’espère maintenant que nos partenaires vont montrer plus de bonne volonté dans les négociations.
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.