RT : A la demande du procureur spécial, la commission parlementaire a approuvé la levée de l’immunité des deux principaux leaders de l’opposition au Monténégro à cause de leur participation supposée à un complot pro-Russe de coup d’Etat. Ils sont aussi supposés être les principaux opposants à l’adhésion du Monténégro à l’OTAN. Cela signifie-t-il la fin de la lutte contre l’adhésion à l’OTAN ?
Nikola Jovanovic (N. J.) : Pour nous, cela ne signifie pas que c'est la fin. Le plus important, pour les Monténégrins, est ce que nous allons faire ici, au Monténégro. Nous pensons que le Monténégro est dans un crise politique profonde parce que le régime de Podgorica veut faire passer en force une adhésion à l'OTAN contre la volonté de la grande majorité des citoyens de mon pays. Nous sommes traditionnellement contre l'OTAN. Nous ne sommes pas contre l'adhésion à l'OTAN juste à cause de l'agression qui a eu lieu en 1999, nous sommes contre parce que nous voyons cette organisation comme un problème et non comme une solution aux problémes du monde moderne. Le fait est que le Monténégro est un petit pays des Balkans. La meilleure solution pour nous est de rester neutre. À cet égard, nous soutenons fermement la coopération régionale de pays neutres qui inclura la Serbie, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine dans le plan dit «B4». Traditionnellement, les relations avec la Fédération de Russie sont fraternelles, elles sont économiquement, historiquement et politiquement très importantes pour nous. Nous ne voulons pas faire partie d'une alliance militaire contre la Russie.
Le référendum est la solution principale à ce problème. Nous n'acceptons pas que le régime de Podgorica oblige le Monténégro à rejoindre l'OTAN
RT : Comment la situation va-t-elle se développer ? Quels vont être les pas suivants des responsables à Podgorica ?
N.J. : Nous pensons que le dangereux plan pour forcer l'adhésion à l'OTAN se traduit à l'heure actuelle par l'arrestation planifiée des principaux dirigeants politiques anti-OTAN au Monténégro, Milan Knezevic et Andrija Mandić. Ils sont faussement accusés de tentative de coup d'Etat et nous nous battons pour que le projet des sponsors occidentaux d'éliminer l'opposition principale au Monténégro échoue. Nous avons la preuve que toute l'opposition boycotte le Parlement et nous sommes donc dans une situation délicate qui peut aboutir à d'éventuels troubles civils. La seule solution à cette situation est d'arrêter les assauts contre l'opposition anti-OTAN au Monténégro et d'arriver à un large accord pour organiser un référendum démocratique sur l'adhésion à l'OTAN.
RT : Les Etats-Unis ont toujours été favorables à l’élargissement de l’OTAN. La situation changera-t-elle avec l’arrivée au pouvoir de la nouvelle administration ?
N.J. : Nous espérons que le nouveau gouvernement des Etats-Unis aura une autre vision de cette question. Comme je l'ai dit le Monténégro est un petit pays et le mieux, pour nous, est de rester neutres.