Comment l'UE pourrait nuire à Poutine ? En proposant à la Russie d'adhérer à l'euro, pardi !

Comment l'UE pourrait nuire à Poutine ? En proposant à la Russie d'adhérer à l'euro, pardi !© Sergei Karpukhin Source: Reuters
Le président russe Vladimir Poutine
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Les sanctions contre la Russie n'ont pas modifié la politique du Kremlin et ont même renforcé le soutien populaire à Vladimir Poutine. Le journaliste Bryan MacDonald explique avec ironie à l'Europe comment se débarrasser du président russe.

Comme un lac dépendant de plusieurs sources, les Unes prises individuellement finissent par se transformer en un tout. Un ensemble dégoulinant d'aburdités. La Russie tente apparemment d’infiltrer les pays baltes, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Ecosse, l'Italie, la République tchèque, la Suède et la Finlande. Et tous en meme temps à démarrer (mettre en œuvre). Ce qui est assez impressionnant pour un pays qui ne dispose même pas de l'équivalent de la plus grande économie d'Europe (c'est-à-dire l'Allemagne).

Cela suit la supposée victoire de Moscou dans sa tentative d'assurer la présidence pour Donald Trump et de convaincre des millions de Britanniques d’opter pour le Brexit. Sans oublier de mentionner comment il a apparemment orchestré les récentes réussites électorales en Bulgarie et en Moldavie de ses «idiots utiles». 

Laissons de côté le fait que le «soft power» du Kremlin ne peut pas convaincre la majorité des Ukrainiens de l’aimer, en dépit du fait que pratiquement tout le monde y comprend le russe et que nombre de citoyens ont des liens familiaux au sein de leur voisin. Nous sommes supposés avaler que la Russie est si influente qu'elle domine la politique pratiquement partout. Comme une colossale pieuvre géopolitique. Quelque chose que même les Etats-Unis ne pouvaient réaliser à la fin des années 1940, quand ils contrôlaient environ la moitié du PIB mondial. Et distribuaient des prêts sans intérêt pour renforcer tout ça.

La raison pour laquelle ce tas d'absurdités tient bon est simple. L'establishment occidental – qui pensait avoir atteint «la fin de l’histoire» il y a 25 ans – vient de prendre un sévère coup de pied. Et, entretenu par la conviction absolue qu'il supervise le seul système de croyances légitime au monde - conviction qui survivrait à une randonnée à travers une byzantine salle des miroirs - il est à la recherche de quelqu'un à blâmer. Vraiment, à ce stade, les Papes du Moyen âge seraient impressionnés par la croyance absolue des Eurocrates en leur infaillibilité.

Le grand méchant

Ainsi, les mandarins ont choisi le Kremlin comme croque-mitaine. En partie parce que la Russie est l'ennemi traditionnel des libéraux européens. En outre, le fait que des gens d'un certain âge (c'est-à-dire la plupart des dirigeants et des actuels faiseurs d'opinion) ont grandi dans la peur de son incarnation soviétique rend la diffusion de cet argument plus simple. Et la Russie les a obligés en adoptant des politiques intérieures de plus en plus conservatrices et en réélisant constamment Vladimir Poutine, qui est devenu l'ennemi juré d'une élite retranchée. En grande partie parce qu'il a renversé la politique de Boris Eltsine qui consistait à se mettre en quatre pour apaiser l'Occident.

Obama sanctionne la Russie pour «piratage» sans la moindre preuve. Et les experts se demandent pourquoi la cote de popularité de Vladimir Poutine reste très élevée

Mais, plus important encore : blâmer la Russie signifie que nos élites n'ont pas besoin d'endosser la moindre responsabilité pour leurs propres défauts. Pourquoi mener des enquêtes approfondies sur les raisons pour lesquelles les Américains ont rejetées Hillary Clinton ou les Britanniques décidé de divorcer de Bruxelles quand on peut blâmer Moscou ? Après tout, cette issue permet d'éviter toute responsabilité.

Au lieu de cela, Obama sanctionne la Russie pour «piratage». Sans la moindre preuve. Puis, les experts se demandent pourquoi la cote de popularité de Vladimir Poutine reste très élevée, même si ce pays vient de subir une récession assez désagréable et que le niveau de vie a stagné pour la plupart et a diminué pour beaucoup. En d'autres termes, les conditions parfaites sont réunies pour un mécontentement populaire contre le gouvernement.

Aides insensés

Pourtant, plutôt que d'affaiblir l'administration Poutine, les sanctions l'ont renforcée. Et la salve de propagande et de dénigrement à l'encontre de la Russie y a favorisé une mentalité de population assiégée. Et, bien sûr, comme toute personne fière se sentant victime d’intimidation, les Russes se sont ralliés autour de leur chef, qui est maintenant populaire même auprès des jeunes qui le détestait quand j'ai déménagé ici il y a sept ans.

Ainsi, il est juste de dire que les hommes d'influence occidentaux ont réalisé ici quelque chose de considérable sans s'en rendre compte. Leur politique vis-à-vis de la Russie a rendu le gouvernement d'un pays qui connaît de graves difficultés économiques plus sûr qu'il y a dix ans, alors que l'économie avait une croissance d'environ 8% par an. Iil faut vraiment une politique totalement absurde pour produire ce genre de résultat.

Imaginez donc que vous soyez à Bruxelles en ce moment, conseillant Donald Tusk? Ou à Berlin, au bureau d'Angela Merkel ? L'envie d'étendre le pouvoir de l'OTAN et de l'UE jusqu'aux frontières de la Russie a échoué, l'Ukraine est un chaos sanglant, et les deux institutions susmentionnées font face à des crises existentielles. Et les tentatives de faire Vladimir Poutine payer pour faire leurs rêves ont échoué.

Compte tenu du fait que ces fonctionnaires croient que le déclin de l'«ordre libéral» est entièrement la faute du Kremlin, et que leurs propres décisions n’ont aucun rôle, la seule solution consiste à affaiblir la position du président russe. Et les sanctions ne fonctionnent évidemment pas.

Qu'en est-il d'une proposition formelle à la Russie de remplacer le Royaume-Uni au sein de l'Union européenne, à condition qu'elle rejoigne également l'euro ?

Différents pas à réaliser

Il existe plusieurs options. Les Eurocrates pourraient injecter des milliards d'euros dans l'Ukraine, renforçant le régime du Maïdan. En effet, si l'Ukraine réussissait – on en est loin, pour être honnête – elle nuirait au Kremlin en montrant que la soumission à l'Occident implique un tas de pognon. Cependant, il s'agit d'une idée coûteuse et les Allemands qui aiment l'austérité ne sont pas susceptibles de l'approuver.

Un autre programme pourrait consister à suspendre le régime de visa pour les Russes s'ils acceptaient de voter pour quelqu'un d'autre lors de l'élection de 2018, mais même pour les Ukrainiens «loyaux» les Hollandais ne veulent pas ouvrir les frontières. De toute façon, cela intéresserait surtout les classes moyennes de Moscou et de Saint-Pétersbourg, qui étaient déjà assez hostiles à Vladimir Poutine avant l'imposition des sanctions.

Certains, à Bruxelles, pensent qu’un flux plus important de messages médiatiques pourrait porter ses fruits, mais compte tenu du fait que les Etats de l'UE dépensent déjà bien plus que Moscou, c'est un rêve. La télévision et l'internet russes font si peur... mais l'ensemble du budget de la diffusion nationale – à la fois intérieure et étrangère – représente moins d'un tiers de ce que dépensent à eux seuls les Britanniques pour la BBC.

Ayant tout cela à l'esprit, il semble qu’il n’y ait qu’une seule façon pour les Eurocrates de porter atteinte à Vladimir Poutine. Qu'en serait-il d'une proposition formelle à la Russie de remplacer le Royaume-Uni au sein de l'Union européenne, à condition qu'elle rejoigne également l'euro ? Car dans le cas où (sans doute, peu probable) le Kremlin accepterait de telles propositions, Vladimir Poutine partirait très vite. Après tout, regardez à quel point l'euro a réussi à détruire les niveaux de vie à travers l'Europe, les espoirs et les rêves de millions de personnes ? D'Athènes à Dublin, il a causé des dégâts dont les plus grands ennemis de l'UE n'auraient pu rêver.

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