Les Casques blanсs fournissent de l'aide humanitaire aux victimes du conflit en Syrie... ou se contentent parfois de mettre leurs activités en scène pour se filmer. La journaliste Vanessa Beeley examine une de leurs vidéos les plus scandaleuses.
La diffusion d'une vidéo du groupe de secours syrien connu sous le nom des «Casques blancs» a provoqué un tollé sur le web car on y voit les secouristes «sauver» quelqu'un alors qu'il ne s'agit que d'un mannequin challenge – une vidéo postée sur le web dans laquelle les gens sont filmés en étant figés.
La vidéo controversée a été retirée du compte du groupe quelques heures après avoir été postée.
RT a demandé aux Casques blancs quel message ils voulaient faire passer par le biais de cette vidéo de mannequin challenge, sans obtenir de réponse.
RT : Quelles ont été vos premières impressions quand vous avez vu cette vidéo ?
Vanessa Beeley (V. B.) : C'était extraordinaire. Je l'ai suivi dès sa mise en ligne. Tout au long de l’enregistrement, on entend des bombes qui tombent, des cris etc. Mais ce que nous voyons maintenant – quelle que soit la raison pour laquelle les Casques blancs ont fait ce tournage original – c'est que la réalisation de ce mannequin challenge dans une zone de guerre s'est retournée contre les Casques blancs.
Nous savons qu’il y a beaucoup de questions sur les méthodes employées par les Casques blancs
Même Eliot Higgins, un activiste dans son canapé qui invente des preuves pour soutenir les divers canulars de l'OTAN, comme les attaques complètement décrédibilisées à l'arme chimique à Ghouta ou l’attaque contre le convoi humanitaire dont la Russie avait été accusée, sur la base de preuves fourniers par les Casques blancs. Il a donc largement fondé ses fausses preuves sur ce que les Casques blancs disent, soi-disant, avoir vu sur le terrain.
Nous savons d’après les vidéos et à ce que disent de vrais paramédicaux, en particulier la véritable défense civile syrienne sur le terrain, qu’il y a beaucoup de questions sur les méthodes employées par les Casques blancs, ce qui indique que de toute façon ils ne sont pas de véritables paramédicaux. Il a été prouvé qu’un grand nombre de leurs vidéos étaient fausses. Les enfants sauvés des décombres sont complètement propres, il n’y a pas de poussière sur eux, ils sortaient d'endroits d’où ils auraient pu sortir par leurs propres moyens, mais ont été pris en photo par des paparazzi des Casques blancs.
Ils sont une organisation non gouvernementale présumée, qui est néanmoins appuyée et financée par des gouvernements
RT : Le fait qu'ils fabriquent des vidéos est-il une révélation ? Un coup de pub qui a fini par se retourner contre eux ?
V. B. : Oui, absolument. Si on revient en arrière, je crois qu'il y a eu en octobre différentes manifestations partout en Europe, qui maquillaient des individus. Cela s’est retourné contre eux, parce que les gens ont dit : «Attendez, c'est exactement à cela que ressemblent toutes les victimes des Casques blancs», alors qu'ils regardaient des victimes factices dans les manifestations européennes de soutien aux Casques blancs.
RT : Vous étiez très critique à l’égard des Casques blancs. Pourquoi les gens doivent-ils rester sceptiques quant à ce qu’ils font ? Puisqu’ils sauvent des vies, n’est-ce pas ?
V. B. : Les gens doivent remettre en question ce qu’ils font. Tout d’abord, il s'agit d'une organisation présumée non gouvernementale, qui est néanmoins appuyée et financée par des gouvernements, notamment les gouvernements britannique et américain, et aussi par les gouvernements de différents pays européens et maintenant, par celui de Qatar. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que ces derniers financent beaucoup de groupes terroristes sur le territoire syrien, et qu’ils le font depuis 5 ans et demi. Les Casques blancs reçoivent de l’argent des gouvernements qui ont déclaré publiquement qu’ils étaient intéressés par un changement de régime en Syrie. Ensuite, ils sont bien sûr implantés dans des régions occupées et contrôlées par le Front Al-Nosra, par Al-Qaïda et par l’Etat islamique. Ces deux éléments, à eux seuls, devraient nous suggérer de remettre en cause leur impartialité et l'authenticité de leurs images.
C’est juste une raillerie sur les souffrances du peuple syrien qui sont maintenant attaqués
Après, si on ajoute à cela les différentes couches : le fait qu’ils ont filmé la facilitation d'une exécution, qu'ils ont été filmés en train de frapper des prisonniers d’Al-Qaïda à Idleb. Un de leurs membres a publié des vidéos célébrant l’exécution de deux prisonniers de guerre de l’armée arabe syrienne. Il n’a jamais été réprimandé. On nous a dit qu’il avait été renvoyé sans qu'aucune déclaration publique n'ait jamais été faite à cet égard. Mais trois semaines plus tard, nous l’avons vu en train de prendre des photos d’un autre incident à Alep-Est, dans lequel les Casques blancs étaient impliqués.
Même [si] c’était un mannequin challenge, c’est une chose extraordinaire à faire au beau milieu d'une zone de guerre. C’est juste une raillerie sur les souffrances du peuple syrien qui est maintenant attaqué par des groupes de combattants et de terroristes à Alep-Ouest, par exemple. C’est une organisation qui va recevoir le prix Right Livelihood et je voudrais poser une question à Right Livelihood : «Etes-vous heureux de décerner ce prix à une organisation qui est tellement contestable que les médias du monde mettent maintenant en cause la véracité de ses reportages ?»
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