La Grèce va mettre en œuvre son propre programme de réformes plutôt que d’être forcée d’autoriser la troïka à mettre en place le sien, a annoncé sur RT George Katrougalos, le ministre grec de la réforme administrative.
Hier, à la veille de la réunion d’urgence des ministres des finances de la zone euro, le ministre grec de la réforme administrative, George Katrougalos, a répondu aux questions de RT.
RT : Qu’est-ce que vous attendez des pourparlers prévus demain ?
George Katrougalos (G.K.) : Nous avons commencé à négocier avec nos partenaires en tant que partenaires égaux au sein d’une union d’Etats égaux. Et une première pour la Grèce, parce que jusqu’à présent, nous négociions de la même façon qu’une colonie endettée. Donc, nous espérons que nous parviendrons à un accord mutuellement avantageux avec nos partenaires…parce que nous ne demandons pas plus d’argent, nous demandons seulement du temps pour appliquer notre programme, un programme [qui a été] accepté par les électeurs grecs qui ont élu le gouvernement. Il semble que ce dernier bénéficie maintenant, selon les sondages, de plus de 72% d’opinions favorables.
RT : Quelle est la première mesure que prendra le gouvernement si les négociations débouchent sur une impasse ?
G.K. : Je continuerai à négocier. Nous sommes certains que les négociations ne seront pas faciles mais nous ne parlons pas seulement en notre nom ; nous parlons pour tous les peuples d’Europe qui veulent mettre la fin aux politiques d’austérité. Parce que ces politiques d’austérité n’ont pas seulement dévasté notre économie et notre société, elles [ont mis] l’Europe à genoux. Maintenant nous sommes très proches de la stagnation et de la déflation économiques. Et si l’on examine les réactions au sein de toutes les sociétés européennes, il y a une nette opposition à la poursuite de ces politiques.
RT : Un nouveau prêt, ne risque-t-il pas d’aggraver la crise de la dette du pays ?
G.K. : Tout à fait. Nous ne voulons pas d’un prêt. Un nouveau prêt supplémentaire ne ferait qu’accroître notre dette. Nous ne demandons rien de semblable à nos partenaires européens. Comme je l’ai déjà dit, nous voulons juste un peu de temps pour mettre en œuvre notre programme de réformes et pour montrer à nos partenaires que nous ne voulons pas augmenter notre dette pour résoudre nos problèmes mais développer nos propres réformes, pas des réformes imposées par la troïka ou par l’extérieur – parce que nous voulons changer notre état et notre économie nous-mêmes.
RT : Dans quelle mesure le gouvernement grec examine-t-il l’option d’une sortie de la Grèce de la zone euro ?
G.K. : Nous n’y pensons pas, même pas une pensée, parce que nous voulons changer l’Europe, pas quitter l’Europe. Nous voulons transformer l’Europe existante et néolibérale en une Europe sociale. Nous espérons que nous pourrons déclencher un effet domino, nous sommes le premier gouvernement de gauche en Europe mais certainement pas le dernier.
RT : Dans quelle mesure cela affectera-t-il la zone euro ?
G.K. : Ce que nous voulons faire est de persuader nos autres partenaires que la continuation des politiques d’austérité mène dans une impasse. Nous espérons que les élites politiques entendront la réaction des sociétés. En tout cas, il n’y a pas d’alternative. La sortie de la Grèce de la zone euro aurait un effet désastreux, elle déstabiliserait toute la zone euro et je crois que personne en Europe ne la souhaite.
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