Dans une interview à RT l'ex-candidat à la présidence autrichienne Norbert Hofer a estimé le souhait de repenser la construction européenne dépasse les clivages politiques.
RT : Le nouveau président autrichien élu, Alexander Van der Bellen, a déclaré que sa victoire envoyait un message à «la capitale de l'Union européenne» que l'on pouvait gagner des élections «avec une position pro-européenne». Cela signifie-t-il que les gens ne soutiennent pas un changement radical ?
Norbert Hofer (N. H.) : Ce n'est pas très facile pour l'UE. Vous devez savoir qu'il y a beaucoup de difficultés parmi les Etats membres, et les gens ont un peu peur. Alexander Van der Bellen a dit vouloir construire des «Etats-Unis d'Europe», mais ce n'est pas ma façon de faire. Ce que je voudrais, c'est la subsidiarité, nous devons parler de grandes choses en Europe, mais maintenant nous parlons de gants et d'ampoules et de toutes ces petites choses. Je pense que nous avons besoin de nouveaux accords au sein de l'Union européenne. Si nous ne sommes pas en mesure de le faire, peut-être, dans quelques années, nous pourrons perdre cette Union européenne, et elle est tellement importante pour la liberté et la paix. Autre chose : nous devons nouer des amitiés avec la Russie. S'il n'y a pas d'amitié avec la Russie et les Etats-Unis, il n'est pas possible d’assurer la paix et la liberté, et donc toutes ces sanctions contre la Russie, elles sont vraiment injustes, et je voudrais trouver un moyen de lever ces sanctions.
Si nous construisions quelque chose comme les «Etats-Unis d'Europe», cela ne fonctionnerait pas
RT : La victoire d’Alexander Van der Bellen signifie-t-elle que les Autrichiens veulent rester dans l'UE, et que ce souhait l’a remporté sur les inquiétudes à propos de l'immigration, problème autour duquel vous avez construit votre campagne ?
N. H. : Je voudrais également que l'Autriche reste membre de l'UE, mais nous devons reconstruire cette Union. Si la Turquie devient membre, ce n’est pas possible d'avoir un avenir positif ni dans l'Union, ni ici, en Autriche. Ou, si nous construisions quelque chose comme les «Etats-Unis d'Europe», cela ne fonctionnerait pas, alors que c'est ce qu’Alexander Van der Bellen aimerait voir et faire. Je dis tout le temps aux gens que c'est une mauvaise voie, nous avons besoin de nouveaux accords, nous devons travailler pour la subsidiarité, et nous aurons un avenir dans l'Union. Si vous n'êtes pas en mesure de le faire, nous aurons la situation de jadis en Europe, quand les Etats travaillent ensemble mais sans l'UE.
Nous devons tous savoir qu’il faut réformer l'Union européenne
RT : Une autre politicienne antisystème, Marion Maréchal-Le Pen, du Front national, a déclaré que son parti n’était pas contre l'UE, mais qu'il voulait que l’Union soit réformée. La députée allemande de gauche, Sarah Wagenknecht, partage ce point de vue. Pensez-vous qu'un consensus se forme à la fois à gauche et à droite du spectre politique ? Cela va-t-il encourager l'UE à se réformer ?
N. H. : Vous ne devriez pas vous préoccuper du fait que vous soyez à gauche ou à droite, ou que vous soyez membre d’un parti du centre dans ce système. Nous devons tous réaliser qu’il faut réformer l'Union européenne, et vous avez raison, il y a des politiciens de droite, il y a des politiciens de gauche qui partagent cette idée, et c'est vraiment nécessaire, nous devons le faire.
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