Le sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgo a déclaré dans une interview avec RT France que la méthode avec laquelle la réforme était mise en œuvre était «très brutale» et ne correspondait «pas à un grand pays comme la France».
La réforme des collèges a suscité un vif débat au sein de la société française et Yves Pozzo di Borgo estime qu’elle ne semble mener nulle part.
«Nous pouvons avoir des débats, mais c’est à l’exécutif qu’il revient de faire les textes», a précisé le sénateur UMP. «Il y a quelque chose de paradoxal en France, c’est qu’en ce qui concerne les programmes, ce n’est pas du domaine de la loi, mais du domaine de l’exécutif. Et souvent d’ailleurs au Sénat et à l’Assemblée, nous avons plusieurs fois souhaité nous immiscer nous-mêmes dans le travail des programmes, parce que c’est quelque chose de très important, et notre Conseil constitutionnel annule chaque fois lorsque nous nous impliquons sur ce débat-là», a déploré Yves Pozzo di Borgo.
Mon dessin dans le @CourrierPicard du 12.05.2015 : #ReformeCollege#valls soutient #NajatVallaudBelkacempic.twitter.com/ISCPMMR63m
— Alex dessinateur (@Alexdessinateur) 12 Mai 2015
Il a reconnu qu’il y avait «des défauts dans le système éducatif» français, soulignant qu’il est nécessaire de conforter l’appréhension des langues difficiles, mortes ou vivantes parce qu’il est nécessaire que la langue soit complètement maîtrisée par celui qui va se lancer dans la vie.
«On a beaucoup d’enfants qui ont des difficultés, des difficultés familiales, on a beaucoup d’enfants de l’immigration qui chez eux ne parlent pas le français… Ils arrivent à l’école et c’est là où on aurait dû mettre en plus grande quantité les moyens de l’éducation (enseignants, maîtres et accompagnants), dans des secteurs qui sont difficiles, pour que les enfants qui passent par ces écoles qui, quand ils sont par exemple chez eux ne parlent pas français, puissent en arrivant à l’école avoir des cours normaux, plus des cours supplémentaires pour être accompagnés dans leur apprentissage du français qui est la langue de communication de notre pays», a-t-il déclaré.

Pour lui, il vaut mieux «réorienter les moyens de l’éducation» et les verser aux zones d'éducation prioritaires. Au lieu de forcer les élèves qui ne maîtrisent pas tous le français à étudier les langues étrangères, il vaudrait mieux, d’après la sénateur de Paris, trouver les moyens de faire en sorte que les enseignants les plus respectés et qui ont une grande expérience s’occupent de ces élèves difficiles.
Parmi les points les plus controversés de la réforme, le sénateur de Paris a aussi souligné qu’on diminuait la liberté de choix des étudiants quand on forçait les collèges de suivre le même système. Selon le nouveau décret, tous les étudiants sont obligés d’étudier une deuxième langue étrangère dès le 5ème, deux heures chaque par semaine, contre trois heures facultatives auparavant. Les enseignants sont descendus dans les rues pour manifester contre cette réforme drastique et dans laquelle ils n’ont que très peu été impliqués.
#ReformeCollege "Il y aura des modules de latin/grec dans le XVIe, et du slam dans les quartiers + sensibles", estime @laurentwauquiez (RTL)
— Arthur Berdah (@arthurberdah) 21 Mai 2015
Mais d’après Yves Pozzo di Borgo, le sens de cette réforme est en outre difficile à cerner car le latin et le grec sont les sources du français et il important de ne pas oublier les racines.
«Le latin et le grec sont les langues historiques qui ont fait le français. Et c’est vrai que les élèves qui étudient le latin et le grec qui sont des langues difficiles … ont de meilleurs résultats que les autres élèves», rappelle le sénateur UMP.
Yves Pozzo di Borgo propose en outre d’inclure plus d’heures d’enseignement additionnel de français car «la langue française, c’est la langue de base». Même si le niveau de l’éducation a augmenté, celui de l’orthographe a baissé en comparaison de ce qu’il était encore il y a une trentaine d’années ou plus.
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