«Le chaos au Soudan résulte de tensions entretenues par les USA pour priver la Chine de pétrole»

«Le chaos au Soudan résulte de tensions entretenues par les USA pour priver la Chine de pétrole»© Samir Bol Source: Reuters
Des soldats du Soudan du Sud dans la ville de Juba, la capitale du Soudan du Sud.
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Les Etats-Unis ont incité à la création du Soudan du Sud pour faire capoter les accords pétroliers conclus par Pékin et aujourd'hui le pays rebascule dans le chaos a cause du même jeu politique, estime Ayo Johnson, fondateur de «Viewpoint Africa».

Près de 300 personnes seraient mortes dans des combats entre factions rivales du Soudan du Sud dans la capitale, Juba, alors que des coups de feu ont été tirés dans certaines parties de la ville.

Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, est la plus jeune nation du monde. Cependant, une guerre civile, qui a éclaté en 2013 entre factions soutenant le président Salva Kiir et celles qui se sont rangées aux côtés du vice-président, Riek Machar, a déjà entaché l'histoire de cette jeune nation.

La rupture des relations entre les deux parties est presque entièrement due au pétrole. Si le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves du pétrole du Soudan – les troisièmes plus grandes réserves de pétrole en Afrique sub-saharienne – la plupart des oléoducs sont contrôlés par le Nord.

D’après Washington, l'Amérique est le plus grand pourvoyeur d'aide au Soudan du Sud. Le pays a reçu des contributions à hauteur de près de 1,6 milliard de dollars de contributions depuis 2013.

Mais il existe un autre pays qui affiche un grand intérêt pour le Soudan du Sud : la Chine, qui a elle aussi envoyé des casques bleus dans le pays, et qui est aujourd'hui le plus grand actionnaire de l'industrie pétrolière soudanaise.

RT : Pourquoi pensez-vous que de violents combats ont à nouveau éclaté à Juba à la veille du cinquième anniversaire de l'indépendance du pays ?

Ayo Johnson (A. J.) : Quand le Soudan du Sud a été fondé en tant que nouveau pays et présenté comme un phare de succès en 2011, les Etats-Unis, tout comme leurs alliés européens, ont dit que c’était la meilleure chose pour le pays. Et il faut avoir en tête, que c’était à l’issue d’une guerre de 20 ans – une guerre civile avec son voisin du Soudan du Nord. Ils ont donc pensé que c’était là la meilleure façon de garantir enfin la paix : faire du Soudan du Sud une nouvelle nation. Mais des problèmes sont apparus rapidement, exacerbés par les désaccords intervenus entre Salva Kiir et Riek Machar. Les difficultés dont nous avons été témoins jusqu'à présent découlent directement de cette discorde entre ces deux dirigeants.

Dans une certaine mesure, les Etats-Unis devraient être un peu déçus parce que ce qu'ils considéraient comme une grande expérience comportait un risque : un pays manifestement pas prêt pour un niveau de démocratie qu'ils croyaient possible de lui imposer.

Les Etats-Unis ont forcé la libéralisation et l’indépendance du Soudan du Sud pour déloger les Chinois

RT : Pensez-vous que les intérêts contradictoires des Etats-Unis et de la Chine ont influencé la situation dans le pays ?

A. J. : La raison primordiale pour laquelle les Etats-Unis ont poussé pour la libération et l’indépendance du Soudan du Sud était pour en déloger les Chinois, qui avaient déjà des accords avec le Soudan du Sud d’Omar el-Béchir en termes de contrôle du pétrole. Beaucoup ont dit que le mouvement pour l'indépendance avait été considéré comme un levier contre les Chinois, afin de les priver du contrôle du pétrole.

Il faut se rappeler que le pétrole se trouve principalement au Soudan du Sud. Cependant, en ce qui concerne l'exportation [du pétrole], tous les oléoducs traversent le Nord. On a une situation où un grand pays a été divisé en deux, et a dû trouver un mécanisme pour la gestion de sa ressource fondamentale qui est le pétrole. Les arrangements en place supposaient que la richesse pétrolière devait être répartie entre le Nord et le Sud par le biais d’un pourcentage...

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