RT:Vous avez dit qu’à cause de la politique migratoire d’Angela Merkel des extrémistes arrivent à entrer dans le pays. Les terroristes viennent avec ceux qui cherchent un refuge ?
August Hanning (A. H.) : Oui, bien évidemment. Nous avons vu ce qui s’est passé à Bruxelles et à Paris, et nous voyons qu’il y avait trois groupes de terroristes. Le premier est composé de ceux qui ont été recrutés sur place, à Bruxelles, et ils étaient tous des citoyens belges et français. Le deuxième comprend des mercenaires étrangers ayant participé à la guerre en Syrie. Le troisième groupe, ce sont des réfugiés enrôlés et arrivés en Europe, y compris en Allemagne, par ladite «route des Balkans».
Je pense que ces [flux de migrants à destination de l'Europe] sont une bonne opportunité d’enrôler des terroristes
Par conséquent, oui, les réfugiés ont aussi joué un rôle dans les attentats, mais je pense quand même que les acteurs principaux dans ce cas se sont les mercenaires étrangers et les citoyens belges.
Je pense que ces [flux de migrants à destination de l'Europe] sont une bonne opportunité d’enrôler des terroristes. Car même si tous les groupes terroristes agissent de façon différente, notamment dans l’approche et l’organisation des attaques, le schémas reste identique dans la plupart des cas : il y a le noyau du groupe, ceux qui planifient l’attentat, les patrons, et ils ont besoin d’exécutants, de ceux qui mettent le plan en œuvre.
Dans la plupart des cas, ils sont recrutés parmi les immigrés, et si vous avez la possibilité d'entrer illégalement dans le pays, alors, bien sûr, ça fait le jeu des cellules terroristes, car ça facilite largement le recrutement des terroristes parmi les nouveaux arrivants. Et nous l’avons vu en Belgique où, comme on le sait maintenant, certains terroristes venaient des camps de réfugiés allemands.
RT : L’Allemagne a assez bien réussi à gérer la première vague de migrants. A votre avis, pourrait-t-elle faire de même avec une deuxième vague ?
A.H. : Cela dépend du pays de départ. Il y a une grande différence entre des migrants arrivant depuis la Turquie, le Maroc ou l’Iran. Regardez, nous avons 400 000 immigrants iraniens et nous n’avons jamais eu de problème avec eux. Il y a beaucoup de migrants originaires du Kosovo en Allemagne et seulement un petit nombre d’eux représentent un danger. Même avec les migrants turcs nous avons eu de la chance. Peut-être que l’intégration a joué son rôle, mais c’est également lié au pays d’origine et au caractère des migrants eux-mêmes.
RT : Autoriseriez-vous des migrants syriens à entrer en Allemagne ? Selon les données de l’ONU, ils ont un très bon niveau d’éducation et parlent parfaitement anglais.
Nous constatons que l’arrivée des réfugiés a influencé d’une certaine manière la société allemande. On observe une certaine radicalisation des extrêmes, gauche et droite, de l’échiquier
A.H. : Non, je ne pense pas. Tous les migrants sont pas bien éduqués et compétents. Je pense que 20-30% d’eux sont dans ce cas, alors que les 70% restant n’ont pas une très bonne éducation. En plus, il n’y a pas que des réfugiés syriens qui viennent chez nous : beaucoup de gens arrivent d’Afghanistan, mais aussi de l’Afrique. Oui, la majorité sont Syriens, mais il y a beaucoup de gens venus d’autres pays. Nous faisons tout ce qui est possible pour assurer leur intégration sociale et, d’une certaine manière, nous avons réussi, c’est vai, mais cela reste un grand problème pour nous. L’année dernière 1,5 million de migrants sont arrivés chez nous, ça fait vraiment beaucoup pour la société allemande. D’un point de vue économique nous saurons gérer cela, mais c’est un grand problème d’un point de vue de l’intégration sociale de ces gens.
RT : Récemment, les autorités allemandes ont trouvé une cellule clandestine d’extrémistes de droite, qui envisageaient une attaque contre les réfugiés. Est-ce que cela signifie que l’Allemagne fait face à une double menace : l’islam radical d’un côté et les extrémistes de droite de l’autre ?
A.H. : Nous constatons que l’arrivée des réfugiés a influencé d’une certaine manière la société allemande. On observe une certaine radicalisation des extrêmes, gauche et droite, de l’échiquier. C’est un problème auquel on devra trouver une solution. Régler ces problèmes n’est pas une tâche facile pour la société allemande et je pense que les opinions radicales peuvent encore, d’une certaine manière, gagner en importance. Mais si on observe notre société d’une façon générale, je pense que nous avons-nous en sommes bien sortis.
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