Angela Merkel, qui sera accompagnée du président du Conseil européen, Donald Tusk, et du vice-président de la Commission, Frans Timmermans, doit se rendre à Gaziantep à la frontière turco-syrienne pour visiter un camp de réfugiés et rencontrer le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu. Le financement des projets d'accueil des migrants sur le sol turc sera le sujet principal de cette visite.
Depuis le 18 mars, et la conclusion de l’accord sur la gestion des flux migratoires vers l’Europe à Bruxelles, les tensions entre l’UE et la Turquie se sont intensifiées. Les uns disent que la Turquie fait peu pour résoudre la crise des migrants, les autres sont persuadés de la fiabilité de la Turquie sur cette question. Ainsi, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) déclare que si dans un premier temps, l’accord a fortement ralenti le nombre d'arrivées en Grèce, des bateaux arrivent à nouveau, avec environ 150 personnes par jour.
«Les arrivées en Grèce, qui étaient tombées à presque zéro, commencent à repartir à la hausse. Au cours des trois derniers jours, nous avons enregistré 150 arrivées chaque jour. Cela montre que la route est à nouveau empruntée», a précisé un porte-parole de l'OIM.
Pourtant, le président turc répète souvent que «l'Union européenne a plus besoin de la Turquie que la Turquie n'a besoin de l'Union européenne» pour manipuler une Union épuisée par l’énorme afflux de migrants et poursuivre la mise en œuvre anticipée de la libéralisation du régime de visas pour les citoyens turcs qui veulent se rendre en Europe, ainsi que l'accélération du processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.
Par ailleurs, Ankara menace d’annuler l’accord si l'UE ne tient pas parole, et ce, même si les dirigeants européens disent qu'il est «trop tôt» pour parler d'une adhésion de la Turquie.
Si Angela Merkel s’occupe de la crise migratoire en Europe, sa cote de popularité en Allemagne tombe drastiquement. D’après les derniers sondages effectués par l’institut Infratest Dimap, elle a atteint son niveau le plus bas depuis 2011, soit 33% d'opinons favorables.
En plus de citoyens, les hommes politiques en profitent pour critiquer sa politique. Le Premier ministre de la Bavière, Horst Seehofer, a déjà prévenu Angela Merkel qu'il commencerait à agir sans prendre en compte les avis de Berlin si le gouvernement ne faisait pas fléchir l'afflux vers la Bavière de réfugiés venant d'Autriche.
Même l’ancien chancelier Helmut Kohl a critiqué la politique d’Angela Merkel qui avait ouvert les frontières aux réfugiés. «La solution de la crise migratoire se trouve dans les régions concernées. Elle ne se trouve pas en Europe. L'Europe ne peut devenir la nouvelle patrie des millions de gens qui sont dans le besoin à travers le monde», a-t-il déclaré.
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