Pour survivre, Daesh a besoin de ses alliés: Turquie, Qatar, Arabie Saoudite, Etats-Unis

La reprise de Palmyre de Daesh par les forces syriennes montre que le groupe terroriste ne peut résister à un assaut conventionnel, explique à RT Gregory R. Copley, analyste stratégique et éditeur de la revue Defense & Foreign Affairs.

Le commandant des Faucons du désert, une unité de l’armée syrienne, a dit à RT que «l’opération militaire ayant pour but de reprendre la Palmyre avait duré trois jours», ajoutant que «la principale difficulté était l’abondance de mines le long des routes».

Avant la confirmation de la reprise de Palmyre, Copley a dit à RT que les succès de l’armée syrienne dans la ville antique, tombée sous le contrôle de Daesh l’année dernière, montraient que l’armée syrienne était capable de «mener un assaut conventionnel à opérations combinées contre une cible conventionnelle».

Il a également comparé les capacités militaires de l’armée syrienne à celles des forces de Daesh, soulignant que ces dernières «n’étaient pas vraiment capables de résister à un assaut conventionnel, contre une opération terrestre d’ampleur et organisée, menée par une force comme celle des Syriens soutenus par les puissances aériennes russe et syrienne».

Les choses seront désormais sérieuses si jamais la Turquie tentait de lancer sa propre intervention sur le sol syrien ou irakien

Le 30 septembre 2015, les forces armées russes ont lancé un puissant assaut aérien contre les positions de Daesh en Syrie, frappant ses centres de commandement et de contrôle, ainsi que ses installations pétrolières. La Russie répondait ainsi à une demande officielle d’assistance militaire contre le groupe djihadiste faite par le gouvernement syrien.

Le 14 mars, le président Poutine, après avoir annoncé que les objectifs en Syrie avaient été atteints, a ordonné le retrait de Syrie de «la majeure partie» des forces russes.

Evoquant la potentielle défaite de Daesh par les forces conventionnelles syriennes, Copley a qualifié un tel scénario de «très important». D’abord car les derniers évènements montrent que «les Forces armées syriennes, soutenues par les Russes, sont de retour». Mais aussi car cela sert à envoyer très clairement le message à Ankara «que les choses seront désormais sérieuses si jamais la Turquie tentait de lancer sa propre intervention sur le sol syrien ou irakien».

L’analyste stratégique s’est ensuite lancé dans une prévision d’importance, estimant qu’afin de «survivre» Daesh aurait besoin de «beaucoup de soutien de ses alliés». Copley a procédé à l’énumération de ces pays alliés, mentionnant «la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis». 

Cependant, concernant l’aide apportée à Daesh par les Etats-Unis, Copley a avoué, sans développer, que certains, à Washington, commençaient à revenir sur cette idée.

Les forces de Daesh sont de plus en plus confrontées à l’opposition réelle de l’armée libyenne

Enfin, alors que le monde est toujours sous le choc des récents attentats de Bruxelles, qui ont fait plus de 30 morts et des dizaines de blessés, les propos suivants de Copley laissaient entrevoir la perspective de nouvelles attaques, assistées, probablement, par un pays membre de l’OTAN : «Je pense que nous allons voir Daesh réagir à cela, de nouveau avec l’aide de MIT [l’Organisation turque de renseignement], en lançant des opérations plus importantes en Europe et en Libye.»  

Il a néanmoins insisté sur le fait que Daesh était sur la défensive, non seulement en Syrie, mais aussi en Libye. Pour autant, cet état de faiblesse pourrait rendre le groupe encore plus dangereux et imprévisible.

«Les forces [de Daesh] sont de plus en plus confrontées à l’opposition réelle de l’armée libyenne ainsi qu’à celle des mouvements tribaux, qui sont en train de se rassembler autour de l’idée d’un retour de la monarchie afin de galvaniser le pays contre Daesh. Daesh est maintenant sur la défensive ; le groupe aura besoin de plus de soutien de la Turquie s’il veut atteindre ses buts».

Copley a conclu par l’observation assez inquiétante que le gouvernement turc du président Recep Tayyip Erdogan «ne peut pas se permettre de laisser échouer à Daesh à ce stade car, dans ce cas-là, la guerre se transportera en Turquie et la guerre civile que le gouvernement mène contre les Kurdes s’étendra énormément».

 

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