Le soutien américain à l’Arabie saoudite dans son combat contre les rebelles yéménites peut sembler incohérent puisque ces rebelles sont les seuls lutter contre Al-Quaïda au Yémen et que Washington soutien les Irakiens dans leur lutte contre Daesh.
Deux experts américains ont souligné le caractère ambivalent de la politique américaine au Moyen Orient. Washington soutient les Irakiens qui luttent contre Daesh, mais la Maison Blanche soutient également l’Arabie saoudite, qui combat les rebelles yéménites houthistes. Mais ces rebelles houthistes sont aussi les seuls à lutter effectivement contre les terroristes d’Al-Quaïda dans le pays. Une attitude ambigüe qui interpelle deux experts qui parviennent toutefois à la même conclusion : les Etats-Unis font passer leurs intérêts lucratifs avant la cohérence politique.
L’opération «Tempête décisive» bénéficie du soutien de Washington, même si la Maison Blanche ne fournit qu’un appui logistique et en matière de renseignement à son allié saoudien. Pour l’expert américain de la défense, Ivan Eland, la personne qui a été chassée du pouvoir au Yémen était soutenue par les Etats-Unis.
«Dans la plupart des cas, les pays agissent en fonction de leurs intérêts. Dans le cas du Yémen, la personne qui a été chassée du pouvoir est celle que les Etats-Unis soutenaient. C’est une contradiction mais cela découle de la réalité politique et du côté que les Etats-Unis soutiennent et c’est assez étrange dans certains cas».
Selon l’expert, la politique actuelle des Etats-Unis «s’appuie sur deux piliers au Moyen Orient, même si c’est ambigu. Le premier, c’est le soutien à Israël et l’autre, le pétrole. Et bien sûr, les pays du golfe persique, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et d’autre Etats du golfe disposent de beaucoup de pétrole. C’est l’une des raison qui explique la politique américaine actuelle».
L’analyste politique Hani Ali estime pour sa part que les frappes de l’Arabie saoudite aident indirectement Daesh. «Ce que les Saoudiens font aujourd’hui, c’est combattre au Yémen la seule force qui lutte effectivement contre Al-Qaïda, les terroristes de l’Etat islamique ou de Daesh», explique l’analyste pour qui l’Arabie saoudite utilise même des avions de chasse américains pour aider l’ennemi des Etats-Unis.
Hani Ali n’est donc pas très optimiste quant aux répercussions à plus long terme que pourrait avoir la politique américaine dans la région. «Je suis très inquiet par rapport aux positions que défendent le Royaume Uni et les Etats-Unis. Ils se projettent à très court-terme, ils ont l’air d’être en mode automatique aux côtés des Saoudiens et de croire que d’une certaine façon, ils s’opposent aux Iraniens», conclut l’analyste.
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