Alors que le troisième meurtre d'un journaliste a secoué la Turquie, le Président de l'Association des correspondants aux Nations Unies, Giampaolo Pioli, a expliqué à RT la situation de la liberté de la presse dans le pays.
RT : Selon vous, Ankara va-t-il traquer les auteurs de ce meurtre ?
Giampaolo Pioli : Je crois qu’Ankara a une obligation morale devant toute la planète. Ces journalistes tués en octobre dernier et hier se trouvaient sur leur territoire. Et je suis sûr qu’ils essaieront de faire tout ce qu’ils peuvent pour traduire les responsables en justice. Si ces crimes demeurent non résolus, surtout dans un pays comme la Turquie, qui fait aussi face à des problèmes avec sa presse en interne, parfois accusé d’attaquer le gouvernement, cela va constituer un grand problème pour la liberté de presse.
#ReportersSansFrontières : «la #liberté de la #presse se détériore en #Turquie»
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— RT France (@RTenfrancais) 28 Décembre 2015
RT : A quel point la Turquie est sûre en ce moment ?
Giampaolo Pioli : D'après ce que les chiffres montrent à l'heure actuelle, la Turquie n'est pas un Etat sûr. Mais le monde devient de moins en moins sûr, surtout dans certains pays. Etre journaliste en Turquie, ou en Egypte, ou au Bangladesh, ou dans d’autres endroits, sera très difficile. Les Nations unies ont récemment lancé un appel à tous ses pays membres pour protéger les journalistes des endroits dangereux, préserver la liberté de la presse et garantir la transparence de l'information.
RT : Plusieurs activistes ou journalistes refusent de s’entretenir avec RT, prétextant craindre pour leur vie. A quel point les médias sont libres en Turquie ?
Giampaolo Pioli : Selon les informations que nous recevons de nos collègues à l’ONU, les autorités du pays maintiennent la possibilité aux journalistes de faire leur travail. Mais je suis sûr que sous la pression, les journaux et les chaînes d’information sont de plus en plus contrôlés par l’Etat, il n’y aucune garantie que faire ce métier sera moins dangereux. C’est dangereux et ça peut être encore plus dangereux si vous essayez d’avoir un point de vue différent de celui du gouvernement. C’est ce que mes collègues en Turquie m’ont fait savoir.
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