Azov: la tournée du groupe néonazi ukrainien reconstitué éblouit la presse occidentale

Azov: la tournée du groupe néonazi ukrainien reconstitué éblouit la presse occidentale
Au centre, l'ancien blason du régiment Azov, à droite, celui de la troisième brigade d'assaut ukrainienne. Le «wolfsangel», symbole germanique d'origine runique, était stylisé de la même façon que celui qui figurait sur l'emblème de la 2e division Waffen SS Das Reich (à gauche).
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La 3e brigade d’assaut continue à faire sa publicité, alors que ses origines remontant au bataillon extrémiste Azov sont commodément oubliées.

 

« Quatre soldats de la populaire 3e brigade d’assaut ukrainienne ont commencé dimanche leurs rencontres dans la capitale polonaise qui, depuis plus de deux ans que dure le conflit, accueille un grand nombre de réfugiés ukrainiens », rapporte l’Agence France-Presse dans un article repris par le média public français RFI.

« Populaire ? » Vraiment ? C’est la seule définition qui vient à l’esprit pour décrire ce détachement de l’armée ukrainienne créé en 2022 à partir des reliquats du bataillon Azov après la bataille de Marioupol ?

Une petite recherche dans cette même presse française aurait montré que, pendant que cette brigade s’entraînait en France l’an dernier, une fuite avait permis au média d’investigation français Mediapart de révéler qu’un soldat avait un logo SS nazi tatoué sur la tête. Il y avait également une photo du même homme avec un drapeau à swastika.

Lorsque Mediapart a commencé à se renseigner en ligne sur les autres militaires s’entraînant au camp de La Courtine, dans le centre de la France, les journalistes sont tombés en épluchant les réseaux sociaux sur toutes sortes de saluts « Heil Hitler », des objets d’art nazis et toute une variété d’emblèmes des divisions SS nazies. Une sorte de collection de timbres hitlériens.

Opération de com'

Et il ne s’agissait que de la demi-douzaine de soldats s’étant montrés assez idiots pour publier tout ça sur les médias sociaux. En même temps, selon le Centre européen d’analyse politique, le bataillon Azov rebaptisé s’est efforcé de recruter une équipe médiatique de 12 personnes à plein temps, dont un caméraman, des responsables de presse et des rédacteurs.

Le groupe de réflexion signale aussi qu’un showman et comédien ukrainien, également membre du détachement, a diffusé des vidéos pour promouvoir la 3e brigade d’assaut. Un peu de blanchiment à grande échelle, et voilà ces recrues en formation partout sur les réseaux sociaux, avec quelques relents de nazisme.

Il semble que la marque Azov soit trop ternie. Elle est trop étroitement associée au néonazisme, et à la défaite face à la Russie. C’est donc le moment de changer de marque. Ils devraient publier des annonces dans les journaux pour faire connaître leur rebranding, comme tout le monde. D’autant plus qu’il est clair que la presse occidentale ne prendra pas l’initiative d’enquêter dans l’intérêt du public. Ce serait un peu gênant pour les élites occidentales qui cherchent à promouvoir ces « héros » afin qu’ils servent les intérêts de l’Occident dans sa lutte contre la Russie. Qui a besoin d’une paix négociée pouvant sauver des vies humaines des deux côtés quand les élites occidentales peuvent remplir les poches de leurs potes privilégiés en fabriquant et en vendant plus d’armes ?

C’est ainsi que la 3e brigade d’assaut du mouvement Azov a entamé sa tournée européenne, initialement prévue dans neuf villes et six pays, mais désormais réduite de près de la moitié. Les billets pour cette tournée, intitulée « Les nôtres sont partout », sont disponibles sur un site de billetterie européen, au même titre que les concerts du groupe Thirty Seconds to Mars à Istanbul et de Lenny Kravitz en tournée. Au lieu de ces spectacles, selon la promotion en ligne, les spectateurs pourraient profiter « d’histoires du front ».

La dernière mode en Europe semble être de considérer ces hommes comme des héros « populaires ». Et si vous faites remarquer par hasard que ce détachement est l’héritier d’Azov, le discours officiel consiste à affirmer qu’ils ne sont pas tous des méchants néonazis, que ce n’est que de la propagande russe. C’est un peu comme si quelqu’un rejoignait les Alcooliques anonymes et prétendait n’être là que pour le café et les snacks gratuits.

La presse occidentale était pourtant un peu plus honnête avant le début du conflit ukrainien. « Les combattants d’Azov sont l’arme la plus puissante de l’Ukraine et pourraient être sa plus grande menace », écrivait The Guardian en 2014, jugeant que les « volontaires d’extrême droite » du mouvement représentaient un « danger pour la stabilité après le conflit. » Même dans les premiers jours de la plus récente réincarnation du conflit, le 5 mars 2022, un article du média américain NBC, dont l’auteur n’appréciait manifestement pas trop le président russe Vladimir Poutine, soulignait néanmoins que « le problème nazi en Ukraine est réel » et prévenait qu’il fallait « s’en prémunir ».

Washington lève son interdiction des livraisons d'armes au groupe Azov

Avançons rapidement de deux ans dans l’histoire, et le mouvement Azov se rend en héros à l’université de Stanford dont l’un des départements a eu le temps de retirer Azov de sa liste de groupes radicalisés, tout comme Reuben College à Oxford. Les membres du mouvement ont été chaleureusement accueillis pour une table ronde au Palais de Westminster du Parlement britannique, et l’ancien Premier ministre Boris Johnson s’est fait photographier avec leur drapeau, dont le symbole du crampon a été utilisé par diverses divisions nazies pendant la Seconde Guerre mondiale. Le mois dernier, Washington a levé son interdiction sur les livraisons directes d’armes au mouvement Azov.

Le département d’État américain a alors déclaré que la Russie avait « longtemps essayé de lier la 12e brigade des forces spéciales Azov de la Garde nationale ukrainienne à une milice formée pour défendre l’Ukraine contre l’invasion russe en 2014, appelée le bataillon Azov », qui, selon le département, a été « dissoute en 2015 ». Alors, tout va bien. Les néonazis sont rentrés chez eux il y a une dizaine d’années, ont levé le pied, ouvert une bière et se sont mis au jardinage et à la sculpture sur savon.

« Après un examen approfondi, la 12e brigade Azov des forces spéciales ukrainiennes a passé l’épreuve », a ajouté le département d’État, précisant « qu’aucune preuve » de violations du type néonazi n’avait été établie. Ce n’est pas si difficile à croire quand on se souvient que personne au Parlement canadien n’a pu identifier un authentique nazi lorsqu’il en a eu un sous les yeux, applaudissant et saluant ce véritable nazi ukrainien de l’époque de la Seconde Guerre mondiale, invité d’honneur à l’occasion de la visite de Volodymyr Zelensky à Ottawa, avant d’apprendre qu’un Ukrainien tueur de Russes était effectivement un enfant chéri d’Hitler. Oups.

Les Canadiens savaient aussi exactement qui étaient les membres d’Azov, même avant le conflit actuel : des hauts gradés de l’armée s’étaient inquiétés des tatouages nazis de leurs stagiaires. Ils ont finalement préféré garder le silence dans l’espoir que les médias ne le découvrent pas, comme l’a signalé le journal Ottawa Citizen. Mais le département d’État a déclaré qu’ils avaient tous pris leur retraite, n’est-ce pas ? Il s’agit alors sans doute de ceux qui s’ennuyaient dans leur nouvelle occupation de toilettage de chiens ?

Alors que les élites occidentales traitent les partisans de la droite anti-establishment comme des ennemis dans leurs propres pays, elles saluent les vrais mouvements néonazis comme cools et héroïques. Peut-être, juste peut-être, cela a-t-il quelque chose à voir avec les maîtres que chacun sert.

 

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