Ukraine : pour fuir l’enrôlement, il tente de traverser le Danube sur un scooter sous-marin

Ukraine : pour fuir l’enrôlement, il tente de traverser le Danube sur un scooter sous-marin© Igor Maslov / RIA Novosti
Point de traversée sur le Danube, entre l'Ukraine et la Roumanie, le 18 mai 2012 (photo d'illustration).
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Les gardes-frontières ukrainiens ont arrêté un homme tentant de traverser le Danube sur un scooter sous-marin. Une tentative de fuir le pays qui illustre le désarroi d’hommes ukrainiens, alors que le gouvernement polonais entend «encourager» à retourner en Ukraine se battre contre l’armée russe.

Un Ukrainien a tenté de fuir le pays d'une manière inhabituelle, ont rapporté ce 27 juillet les médias du pays. Selon Strana.ua, les gardes-frontières ukrainiens ont arrêté un homme qui tentait de passer en Roumanie en traversant le Danube sur un scooter sous-marin.

«Selon le Service national des frontières, l'homme nageait sous l'eau, mais remontait périodiquement à la surface pour respirer, puis ils l'ont attrapé et l'avait arrêté sur un bateau», écrit le journal en ligne, précisant que de tels appareils sont vendus sur internet, coûtent plusieurs centaines d'euros et permettent de rester sous l'eau pendant environ 40 minutes.

Cette nouvelle manière plutôt insolite de fuir un pays, qui interdit aux hommes en âge de combattre de franchir ses frontières en raison de la mobilisation générale, contraste avec la volonté d’un de ses voisins de renvoyer les Ukrainiens chez eux pour qu’ils se battent.

Le 25 juillet, au micro de RMF FM, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a évoqué la nécessité de créer dans l'UE des «conditions insupportables» pour les réfugiés ukrainiens afin de les contraindre à rentrer dans leur pays. «La Pologne est ici en première ligne pour aider l’Ukraine à préparer ces personnes au service militaire», a notamment déclaré le chef de la diplomatie polonaise, assurant que «dans les pays de l'UE, il y a des centaines de milliers de recrues potentielles».

Selon les termes d'un traité de sécurité bilatéral signé le 8 juillet par Volodymyr Zelensky et le Premier ministre polonais Donald Tusk, Varsovie «encouragera» les citoyens ukrainiens à retourner dans leur pays d'origine «pour servir dans les forces armées […] et dans d'autres forces de sécurité et de défense».

Kiev confronté à une pénurie de recrues

L’Ukraine est confrontée à de sérieuses difficultés pour reconstituer ses forces armées. Afin de tenter d’y remédier, Kiev avait adopté un projet de loi visant à renforcer la mobilisation. Le texte, promulgué mi-avril, abaisse notamment l’âge de mobilisation à 25 ans et impose à tous les hommes âgés de 18 à 60 ans à enregistrer leurs coordonnées dans une base électronique de l’armée en vue d’une potentielle mobilisation.

Dans la foulée, Kiev avait annoncé la suspension des services consulaires à ses ressortissants masculins âgés de 18 à 60 ans, «à l’exception des demandes d’enregistrement de cartes d’identité pour le retour en Ukraine», s'ils ne déclarent pas leurs données personnelles au ministère de la Défense.

Régulièrement, sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des officiers de conscriptions embarquant en pleine rue des hommes réfractaires à aller se battre pour Kiev. Si certains se cachent, d’autres tentent leur chance malgré l’interdiction de quitter le pays. Ils seraient au moins 44 000 à être parvenus à fuir l’Ukraine selon le Wall Street Journal. Un chiffre qui ne comprend pas les hommes partis légalement, car exemptés de service militaire en échange de pots-de-vin, avait précisé le quotidien américain.

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